48 h mémorables à Kingston, l’ancienne reine du Canada

Elle a un petit quelque chose de Halifax, avec la proximité de l’eau dans son paysage. Un charme historique qui rappelle certaines rues de Québec en version anglo-saxonne. Un emplacement à égale distance de Montréal et de Toronto, qui a fait d’elle la première capitale du Canada. Pas de doute, Kingston regorge de raisons d’y passer un week-end ou une semaine.

Premier pétillement en arrivant sur place : l’impression que les principaux attraits de la ville ontarienne
peuvent être visités à pied, que l’histoire se trouve à tous les coins de rue, que l’eau est toujours à quelques mètres du regard et que cette ville de 115 000 personnes a une aura de petite-grande ville comme je les aime. Qui plus est, les choix d’activités ne manquent pas pour les amateurs d’histoire, de plein air, d’arts et de gastronomie. Avec plus de 40 musées, des galeries d’art, des sites historiques, d’innombrables restaurants et petits cafés, ainsi que de multiples occasions de faire du bateau, du vélo, du kayak, de la planche à pagaie et bien plus, difficile de ne pas y trouver son compte.

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Comme il s’agissait de ma première visite, j’ai amorcé la découverte des lieux avec ce qui pourrait sembler une attrape-touristes, mais qui s’est révélé infiniment agréable : la croisière des Mille-Îles. Après être monté à bord d’un bateau vintage rappelant l’allure des embarcations à vapeur de la Nouvelle-Orléans, la centaine de passagers s’est divisée en deux sections : la contemplation seule au « rez-de-chaussée » et l’observation doublée de nourriture à l’étage. Pour mon plus grand bonheur, j’avais choisi la deuxième option. Ainsi, j’ai pu admirer la beauté des lieux en sirotant un mocktail, en grignotant un plateau de gourmandises et en dégustant le repas trois services servi tout au long de la traversée d’environ trois heures. Si la nourriture n’avait rien de révolutionnaire, elle était assurément bonne et offerte par un personnel attentionné.

Tout au long du trajet, le bateau a croisé des bâtiments historiques, des éoliennes, une ancienne prison, des maisons majestueuses en bord de l’eau, un phare, des chalets de différents styles, une île consacrée à une communauté fermière, un yacht club témoignant du niveau de richesse très élevé de plusieurs secteurs — sans oublier la présence incontournable des Forces armées canadiennes et de la Gendarmerie royale du Canada à Kingston. Par moments, la croisière était agrémentée d’informations historiques fort intéressantes livrées par un·e guide dynamique, quoique souvent couvertes par les bavardages ambiants. En effet, le niveau de décibels rivalisait avec le niveau de joie dont j’ai été témoin du début à la fin.

À peine débarqué du bateau, j’ai eu droit à une visite déambulatoire guidée par un homme fascinant : Arthur Milnes, habile conteur, jadis hôte d’un président américain et de la Première Dame lors de leur passage à Kingston, auteur de 16 livres, dont 98 Reasons to Thank Jimmy Carter, et ex-rédacteur de discours de Stephen Harper — ce qui ne fait pas de lui un conservateur anti-queer, rassurez-vous, j’ai vérifié! À ses côtés, j’ai découvert les coulisses de l’ancien parlement, avant que la capitale ne déménage successivement à Montréal, Québec, Toronto et Ottawa. On a parlé d’un lieu historique qui fut tour à tour prison, taverne et bureau de médecin. J’ai appris à quel point la ville était un endroit hautement stratégique, au confluent du lac Ontario, du fleuve Saint-Laurent et du canal Rideau. Les anecdotes étaient aussi captivantes que l’homme était sympathique. J’en aurais même pris davantage! Le lendemain, j’ai amorcé la journée par une virée à vélo sur le bord de l’eau, après avoir réservé une monture chez Ahoy Rentals.

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Bien que la piste fût partagée avec de rares piétons et qu’elle me redirigeait parfois vers la rue — au trafic très peu perturbant —, elle m’a permis de prendre un grand bol d’air, de voir la ville sous un autre angle et d’engloutir autant de kilomètres que de beautés. Revenons maintenant à la thématique historique de cette fin de semaine, avant un arrêt étonnant au vieux pénitencier. En toute transparence, j’ai hésité à réserver un billet pour cette activité, encore traumatisé par certaines visites de lieux chargés d’histoire… et d’ennui.

Oh que j’avais tort de douter! Les deux heures de visite dans le plus ancien pénitencier du Canada, fondé en 1835 et fermé en 2013, furent aussi instructives que divertissantes. Est-ce la faute d’Adam, notre guide à la voix de stentor, passionné par son travail et capable de maintenir un rythme soutenu? Difficile à dire. Mais je dois admettre que les anecdotes sur les anciennes conditions de détention, les tentatives d’évasion et même une tentative d’intrusion dans la prison, agrémentées de trois brèves discussions avec d’anciens employé·es, ont rendu la visite palpitante. Parole de garçon impatient. Côté nourriture, chaque sortie gustative a été une réussite. Lors de mon unique souper, j’ai pris la direction de Chez Piggy, une institution kingstonienne ouverte en 1979. Après avoir emprunté un couloir entre deux édifices historiques, j’ai découvert une terrasse privée absolument magnifique, un menu faisant la belle part aux produits de la mer et de délicieux cocktails. Pour le lunch, j’ai eu envie d’essayer Atomica : si la décoration de l’endroit ressemble à mille autres restaurants, ses saveurs se démarquent dès la première bouchée! La pizza que j’y ai mangée est l’une des meilleures à laquelle j’aie goûté de toute ma vie. Rien de moins! Mon séjour avait comme quartier général le Kingston Marriott, dont l’emplacement géographique était idyllique.

À moins de cinq minutes des restaurants, de nombreuses boutiques, du marché public et du bord de l’eau, l’hôtel offrait également une chambre magnifique avec vue sur le dôme de l’ancien parlement, le ciel et l’eau. Le service était impeccable. Et les crêpes aux bleuets du petit déjeuner ont ravi mes papilles. Il y aurait encore tant à voir et à faire dans les rues de la jolie Kingston. Ce sont assurément 48 heures que je n’ai pas regrettées!

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