La rédaction de cet ouvrage portant sur une œuvre qui a marqué toute la francophonie, est très justement attribuée, en première de couverture, à la «première Serveuse automate» puisque c’est sur la base de ses souvenirs et d’anecdotes diverses que Fabienne Thibeault partage les petits et grands événements derrière la création de Starmania.
L’avantage que lui procure cette place de choix dans la ligne du temps de la comédie musicale est d’avoir été aux premières loges des balbutiements du projet et d’avoir donc assisté aux échanges entre Michel Berger et Luc Plamondon, au développement de la trame narrative et de certains personnages, de même qu’à l’arrivée des premiers interprètes, les aléas de la première production sur scène et l’enregistrement de l’album.
Le tout prend presque la forme d’un carnet de notes dans lequel se révèle, chronologiquement, l’envers de coulisses que l’on ne soupçonnait parfois pas, notamment la coexistence parfois difficile entre une équipe québécoise, formée à l’américaine, et sa contrepartie française, habituée à un plus grand formalisme.
L’ouvrage se révèle amusant et informatif, bien que parfois limité par le choix de s’en tenir aux souvenirs de la chanteuse. Cela dit, c’est également la force de l’ouvrage que d’ouvrir les portes d’une vision très personnelle d’un événement qui a tenu une place fondamentale dans notre culture.
Dès la lecture terminée, on ne peut d’ailleurs s’empêcher de parcourir le web à la recherche d’autres informations ou d’une nouvelle écoute de ses chansons phares, parfois avec un regard légèrement différent.
Un plongeon au cœur de la mémoire: collective pour le grand public et personnelle, au regard de ces souvenirs partagés.
Mon Starmania: Par la première Serveuse automomate / Fabienne Thibeault. Montréal: Flammarion Québec, 2019. 197p.