Le traitement de la nuit : Que les mots prennent chair

Comment parler d’une pièce que l’on n’a pas vu mise en scène mais dont on a lu le texte. On se fait alors sa propre mise en scène dans son fauteuil, le livre en main, mais qu’en sera-t-il de la lecture du metteur en scène, Denis Marleau, qui monte le second diptyque d’un livre d’Évelyne de la Chenelière, Le traitement de la nuit. Cela fait suite à la présentation du premier texte, À cause du soleil, présenté à l’automne dernier au théâtre Denise-Pelletier et dans une mise en scène signée Florent Siaud.

Avec Le traitement de la nuit, il est question encore et toujours de notre perception du monde et de nos limites à le dire au plus juste de ce que nous le souhaiterions pour nous-mêmes, mais aussi pour rester en communication avec l’autre et les autres. Pas question alors de vous raconter l’histoire, il n’y en a pas ou alors il y en a mille. Chacun.e en trouvera une, s’y retrouvera ou s’y perdra et les éléments factuels sur lesquels nous aimons nous appuyer pour nous rassurer dans une pièce de théâtre s’effacent entre nos doigts comme du sable.

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À nous alors de construire et de reconstruire sans cesse en sachant que, comme dans toute quête, l’essentiel se trouve dans sa poursuite.

Le propre de l’écrivain, ou du poète pour être plus exact, c’est de faire accéder l’invisible au visible, lui donner corps et pour Évelyne de la Chenelière, le théâtre, la représentation, apparaissent comme le médium par excellence. «Il y a par le théâtre, ce grand acte de foi de la parole, qui ne peut prendre corps que par les interprètes, la mise en scène, l’univers sonore et visuel, et qui permet de remodeler le monde à l’infini», avance Évelyne de la Chenelière en entrevue.

Évelyne de la Chenelière / photo David Ospina

Quatre personnages, un couple dans leur propriété avec leur fille et leur jardinier, qui se rassemblent souvent autour d’une table pour admirer le fabuleux coucher de soleil. Le couple est plein de bonnes intentions mais est-ce suffisant? « En fait, que possédons-nous vraiment, comment posséder, aussi bien les gens que les paysages, continue l’auteure, que cherchons-nous à racheter, comme s’il y avait une innocence perdue, ou peut-être le fantasme d’une innocence à retrouver, qui enlèverait notre culpabilité d’être au monde».

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Alors on se raconte, sur ce que l’on a voulu faire, sur ce que l’on a fait en espérant, on se répète en espérant que des réponses naîtront, que le calme et la sérénité nous gagneront et calmeront nos inquiétudes.

L’auteure n’évite pas autant l’humour, de celui qui dessine un sourire sur les lèvres puisque Le traitement de la nuit n’est pas une comédie, ni même une tragi-comédie. «Je ne sais quelle étiquette je pourrais mettre sur cette pièce, en fait je devrais peut-être inventer une nouvelle étiquette, je ne sais pas (Rires)».

Comme à son habitude, l’auteure s’est entourée d’un metteur en scène, ici, Denis Marleau, avec lequel elle a plusieurs fois travaillé. La partition du Traitement de la nuit sera interprétée par Anne-Marie Cadieux, Henri Chassé, Lyndz Dantiste et Marie-Pier Labrecque.


INFOS | Le traitement de la nuit
Texte de Évelyne de la Chenelière, Mise en scène de Denis Marleau
Du 7 mars au 2 avril 2023 au théâtre Espace GO
https://espacego.com

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