Un ouvrage indispensable pour ceux et celles qui s’intéressent un tant soit peu à la question. L’auteur, Steve Epstein, y explore en effet avec une grande minutie les arcanes de ce grand fléau et ce, sans jamais verser dans un académisme exagérer.
Dans un premier volume, sous-titré «Le virus est-il bien la cause du sida?», l’auteur s’attarde tout d’abord aux premiers balbutiements de la maladie et aux controverses qui font rage à son sujet. S’agit-il d’une maladie due à la promiscuité intense dont fait preuve la communauté gaie?
Les hypothèses les plus folles sont alors mises de l’avant pour établir la cause de cette épidémie. Fait surprenant, même après la découverte du VIH et de son mode de transmission, la controverse sur la «cause réelle» persista dans certains milieux scientifiques.
Dans le second volume, intitulé «La grande révolte des malades», le regard de l’auteur se porte plutôt sur une période où les malades sont pris en otage par l’appareil scientifique et médical et n’ont — pour ainsi dire — aucun mot à dire sur les traitements qui leur sont imposés.
Cette situation perdure, jusqu’au moment où ces derniers s’organisent et réclament d’être considérés comme des partenaires à part entière dans le processus. Ce phénomène, obligera les chercheurs ainsi que les compagnies pharmaceutiques à modifier leurs pratiques et à changer les règles d’accès aux thérapies.
En filigrane, on y retrouve également une étude des problèmes de discrimination et d’intolérance, ainsi que des préjugés auxquels fit face la communauté gaie avec l’apparition de l’épidémie. Des préjugés qui se retrouvaient à tous les niveaux, même dans les milieux scientifiques, où ils empêchèrent pendant longtemps une étude objective de la maladie.
Un excellent ouvrage de référence.
Histoire du sida / Steve Epstein. Paris : Les Empêcheurs de penser en rond, 2001. 2 v.
