Géolocaliser Jocelyn

Jocelyn Lebeau est partout. En plus de réaliser le cabaret de Plus on est de fous, plus on lit, le Combat national des livres, l’enregistrement de livres audio et plusieurs émissions spéciales sur ICI Première, il agit comme producteur au contenu à la Revue culturelle de Radio-Canada animée par André Robitaille, il est chroniqueur à l’émission Retour vers la culture sur ARTV et il joue un rôle autofictif dans la série Géolocaliser l’amour sur TOU.TV. Entretien avec un touche-à-tout.


Outre le cabaret de Plus on est de fous, où tu es également comédien depuis 11 ans, tu as consacré très peu de temps au jeu, aux imitations et aux sketchs au cours des dernières années. Pourquoi ?
Jocelyn Lebeau : C’est un concours de circonstances. Ma porte n’a jamais été fermée au jeu. Au contraire, j’adore ça ! Après avoir obtenu mon bac. en télé, je suis allé étudier à l’école de théâtre à Sainte-Thérèse. Le programme durait quatre ans à l’époque. Après un an, la direction coupait plusieurs personnes. Je m’étais dit que j’irais là-bas au moins un an et que je n’aurais pas de regrets.

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Finalement, ils m’ont gardé et je suis très content d’avoir suivi cette formation. Je pense que tout le monde devrait faire une école de théâtre : ça aide à se connaitre, à parler devant les gens, à respirer, à faire attention au corps, à vivre en société et à observer ce qui nous entoure. Ça m’a énormément outillé pour guider les comédiens quand je réalise un livre audio ou le cabaret. Au fond, lorsque j’ai commencé la réalisation et la conception d’émissions, l’enchainement des projets a provoqué une pause de jeu dans ma vie. Je ne suis pas du tout malheureux quand je crée autre chose. Cela dit, j’ai eu vraiment du fun à retourner sur un plateau en tant que comédien, même si le personnage est un peu moi.


Ça t’a fait quoi de jouer ton rôle à travers la perspective de ton ami auteur, Simon Boulerice ?
Jocelyn Lebeau : C’était un défi de trouver mes marques. Même si tout ça part de moi, ça reste un personnage et je ne voulais pas que ce soit exactement moi. En même temps, j’espérais ne pas être faux en m’autojouant. Au début, le niveau de jeu n’était pas clair pour moi. Je suis très énervé dans la vie, particulièrement quand je suis avec Simon : on est très expansifs, dynamiques et on a beaucoup de plaisir ensemble. Pourtant, dans la série, je suis assez posé. Deux choses ont aidé à accéder à niveau-là. On a tourné plusieurs trucs de nuit. On arrivait sur certains lieux de tournage vers 21 h-22 h et on tournait jusqu’à 7 h du matin. Il y avait donc quelque chose que la fatigue imposait. Par ailleurs, comme je jouais sur le plateau avec l’auteur de la série, avec qui j’ai une réelle complicité dans la vie, il me guidait tout le temps. Simon modifiait le scénario ou une réplique au fur et à mesure.


Pourquoi les gens devraient-ils regarder Géolocaliser l’amour selon toi ?
Jocelyn Lebeau : Quand c’est sorti, je me suis demandé si la série allait trouver un public, mais depuis le premier jour, je reçois quotidiennement des messages très positifs de personnes qui se sont reconnues ou qui ont apprécié de voir des personnages et des situations qu’elles connaissent. La série montre une réalité de société qui était peu présente à l’écran. Et pour ceux qui ne vont pas se reconnaitre dans ces situations très précises, il y a quand même une histoire sur le rapport aux réseaux de rencontres, à la tendresse et une réflexion sur c’est quoi être en relation avec quelqu’un. La série est plutôt triste et divertissante, comme Simon. Il porte vraiment ces deux facettes dans la vie. Je trouve qu’il plonge avec énormément d’authenticité et de vérité dans cette affaire-là.

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Il y a quelques jours, Plus on est de fous, plus on lit a pris fin. Que ressens-tu face à cette boucle bouclée ?
Jocelyn Lebeau : Un gros mélange d’émotions. J’avais participé à un brainstorm avant le début de l’émission. À ma sortie de l’école de théâtre, mon premier contrat de comédien était à cette émission. Quand Joanne Bertrand, la réalisatrice du cabaret, a pris sa retraite, on m’a proposé de la remplacer. Je n’avais jamais voulu réaliser. Ce n’était pas du tout dans mes plans. Finalement, j’ai essayé et aimé ça. Peu à peu, je me suis à mis à réaliser le cabaret, des émissions spéciales, le Combat national des livres, le Combat des livres jeunesse. Donc, c’est la fin d’une portion importante de ma vie.


Ton travail a d’ailleurs été récompensé à New York lors du NYF Radio Awards, au printemps dernier.
Jocelyn Lebeau : Oui, c’était la deuxième fois que j’avais la chance d’être nommé au gala. L’année dernière, la production du radio-théâtre Mademoiselle Julie, coréalisé avec Francis Legault en collaboration avec le Rideau Vert, avait remporté une médaille de bronze. Cette année, des nominations ont été obtenues pour le Combat des livres jeunesse et le livre audio Ce qu’on respire sur Tatouine de Jean-Christophe Réhel. Nous n’avons pas gagné, mais une simple nomination est déjà extraordinaire, car nous étions aux côtés de productions de partout dans le monde. Ça fait plaisir d’être reconnu par nos pairs, mais j’aime encore plus recevoir les commentaires du public qui prend le temps de nous écrire qu’on leur fait du bien et qu’on leur permet de découvrir des choses.


En janvier dernier, tu as également commencé à enseigner la radio à l’École des médias de l’UQAM. Comment ça s’est passé ?
Jocelyn Lebeau : Je ne pensais pas que ce serait aussi gratifiant d’enseigner ! Ça m’a non seulement permis de pousser la réflexion sur ma pratique et de confirmer mes connaissances, mais ça m’a aussi fait vivre des échanges avec des jeunes passionnés qui ont envie de s’améliorer chaque semaine. À la fin de la session, ils m’ont offert un long message radio pour me dire qu’ils avaient aimé le cours. Je me dis : mission accomplie ! Ça donne envie de répéter l’expérience.


INFOS | Géolocaliser L’amour est disponible sur TOU.TV | www.jocelynlebeau.com

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