Dans cette suite tant attendue du passionnant Amaury, ou, Les chemins de Paris, Jean-Paul Tapie réussit à nouveau à nous offrir un récit rempli de rebondissements et de sensualité enrubanné d’une quantité impressionnante d’informations à caractère historique sur le Moyen-Âge.
Dans ce second opus, Bertrand poursuit la retranscription des souvenirs du Grand Keftir de Kasbadan qui lui relate une période de sa vie où il se prénommait simplement Amaury.
Le récit nous fait suivre la fuite de ce dernier et de son amant, Rambert, vers Paris et les multiples bonheurs et mésaventures qui seront les leurs. Un destin tragique attend cependant Rambert et Amaury. Seul face à une destinée qui lui semble tyrannique, Amaury prend alors le chemin des croisades vers la Terre Sainte.
Au-delà l’intérêt des péripéties entourant le passé d’Amaury, c’est cependant sa relation, à titre de Keftir, avec Bertrand qui s’avère fascinante. Quel est le lien entre ces derniers et pourquoi le souverain se complaît-il à alterner tortures et présents?
Bertrand se sent peu à peu aspiré par cet Orient sensuel qu’il découvre et par une relation nouvelle avec un esclave qui lui est offert. Le récit du Keftir éveille également en lui des souvenirs qu’il tente désespérément de réprimer pour demeurer pur. Un combat que l’on devine à l’avance perdu, mais dont chacune des luttes et batailles captive.
Un troisième et dernier volume de cette somptueuse saga promet de faire la lumière sur toutes ces questions dans ce que l’on peut d’ores et déjà considéré comme l’œuvre la plus accomplie de l’auteur.
Il faut par ailleurs signaler l’extrême virtuosité dont Jean-Paul Tapie fait montre dans le maniement de la langue: un élément qui ne cesse d’impressionner tout au long de la lecture.
Bertrand, ou, Les chemins de la Terre Sainte / Jean-Paul Tapie. Le Triadou : H&O, 2011. 575p.
