Le jeune jeune homme gai de 20 ans qui s’était dit victime dimanche d’une atroce agression à Madrid est revenu sur sa version, provoquant l’incompréhension et la colère des associations LGBTQI+, alors que les violences homophobes sont en réelle augmentation dans le pays.
Deux mois à peine après le terrible meurtre de Samuel Luiz qui a bouleversé l’Espagne, c’est dans le centre-ville de Madrid, qu’une nouvelle violente agression homophobe avait été rapportée ce dimanche 5 septembre, selon un modus operandi particulièrement sordide. Un jeune gay de 20 ans affirmait que huit personnes masquées l’avaient agressé dans le hall de son immeuble, allant jusqu’à lui inscrire « fif » au couteau sur les fesses. Il s’est finalement rétracté et a expliqué que les faits étaient consentis, ont annoncé les autorités.
«Le jeune qui a porté plainte dimanche affirmant avoir été victime d’une agression dans le quartier de Malasaña à Madrid a décidé de rectifier sa déclaration initiale et a déclaré que les blessures supposément infligées avaient été consenties», ont expliqué des sources au ministère de l’Intérieur.
Le jeune de 20 ans avait affirmé qu’il avait été attaqué par huit personnes masquées dans le hall de son immeuble dans le très en vogue quartier madrilène de Malasaña et que ses assaillants avaient proféré des insultes homophones, utilisé un canif pour lui taillader la lèvre et lui écrire « maricon » (l’équivalent espagnol de « pédé ») sur une fesse.
La supposée agression avait provoqué un tollé au sein de la classe politique, les partis de gauche ayant accusé le parti d’extrême droite Vox d’encourager les agressions homophobes. Le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez s’était ainsi empressé de convoquer une commission gouvernementale sur les crimes de haine et d’exprimer sa « plus ferme condamnation » de l’attaque. Le parti de gauche radicale Podemos, partenaire minoritaire au sein de la coalition gouvernementale, avait estimé mercredi sur les réseaux sociaux que « Vox avait plongé le pays dans la haine d’un collectif qui souffre de violentes agressions dans (les) rues ».
Ce changement de version a déclenché une cascade de réactions sur Twitter.
«À lui tout seul, cet imbécile vient de d’apporter de l’eau au moulin de tous les discours ultras et de tous les agresseurs», a tweeté le réalisateur de films et militant Javier Giner, clamant son «impuissance» et sa «rage».
«Les crimes de haine contre les LGTBI ont augmenté de 43% au premier semestre 2021», a posté la ministre de l’Égalité, Irene Montero, appelant à ne pas se concentrer sur «l’arbre qui cache la forêt».
Les faits se sont produits deux mois à peine après le meurtre lors d’un passage à tabac d’un jeune homme homosexuel dans le nord du pays, une attaque soupçonnée d’être homophobe et qui avait scandalisé et donné lieu à des nombreuses manifestations dans le pays.
Rédaction avec AFP