Lundi, 17 novembre 2025
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    Nouvelle vague d’arrestations pour homosexualité signalée en Tunisie

    Les droits humains des personnes LGBT+ continuent d’être bafoués en Tunisie, où l’association Damj dénonce la persistance de persécutions et de condamnations à des peines de prison pour homosexualité ou « atteinte aux bonnes mœurs ».

    Une « pratique d’État contre les identités de genre et les orientations sexuelles », alerte l’organisation dans un communiqué relayé mercredi 16 juillet. Selon Saif Ayadi, chargé de programme à Damj (Association tunisienne pour la justice et l’égalité), 14 personnes ont été arrêtées depuis la semaine dernière, dont cinq sur l’île de Djerba et neuf à Tunis.

    Les personnes interpellées auraient été arrêtées à la suite de contrôles policiers accompagnés de fouilles corporelles et de la consultation de leurs téléphones portables, rapporte Saif Ayadi à l’Agence France-Presse (AFP). Il évoque également des « actes de maltraitance » infligés par les forces de l’ordre.

    Peines de prison et article 230
    D’après Damj, six des personnes arrêtées ont déjà été condamnées à des peines de un à deux ans d’emprisonnementsur la base de l’article 230 du Code pénal tunisien, qui punit de jusqu’à trois ans de prison les relations sexuelles entre personnes de même sexe. Dans l’un des cas, l’accusation d’atteinte aux bonnes mœurs a également été retenue.

    « Il faut qu’on se cache »
    « Il faut qu’on reste dans nos maisons, dans nos espaces privés, sans afficher nos identités, notre militantisme ou notre orientation », déplore Saif Ayadi. Damj avait déjà recensé 84 arrestations entre septembre 2024 et fin janvier 2025.

    Interrogé par l’AFP, Hussein Baoumi, directeur régional adjoint pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, a condamné cette répression : « Il est temps de mettre fin à cette instrumentalisation de la morale contre les personnes LGBT+. »

    Amnesty appelle les autorités tunisiennes à « libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, réelle ou supposée ».

    Des examens anaux toujours pratiqués
    L’organisation de défense des droits humains avait déjà dénoncé, en février, une intensification de la répression et exhorté la Tunisie à abolir les examens anaux forcés, encore régulièrement imposés à des hommes accusés d’avoir eu des relations homosexuelles — une pratique largement considérée comme une forme de torture par les organismes internationaux.

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