Angel, Sam et Cy ont formé le groupe No Waves en 2017, alors qu’ils étaient adolescents. Depuis, le trio punk a amplifié sa présence sur la scène musicale montréalaise, notamment grâce à la musique énergique et (très) entraînante du groupe, mais aussi par l’implication sociale de ses membres, particulièrement ouverts à prendre position. No Waves a transporté son irrémédiable fougue à Osheaga cet été. Entrevue.
Comment a été votre expérience à Osheaga ?
Sam : C’était magnifique. C’était assez fou. C’était vraiment intense. J’ai l’impression d’avoir cligné des yeux puis c’était fini. J’étais sûr qu’il n’allait y avoir personne, mais vraiment il y avait plein de monde. On a joué à des festivals avant, mais jamais de cette grosseur.
Cy : C’était vraiment surprenant le nombre de personnes qui sont venues. Le temps passait vraiment vite. Je n’arrive pas à croire qu’on est ici, c’est vraiment surréel.
Angel : Il faisait vraiment chaud, je n’arrivais pas à respirer. Mais c’est l’fun, les gens étaient vraiment gentils. C’était intimidant, mais dans le fond, c’est chill. Moi, ça fait quatre-cinq ans que je travaille à l’entretien à toutes les années à Osheaga. C’était vraiment bizarre, parce que j’avais l’impression que j’étais dans mon lieu de travail, mais j’étais de l’autre côté. Je porte mon chandail du travail aujourd’hui juste pour « représenter » un peu, mais depuis tantôt j’ai l’impression que les gens me regardent et se disent : « Il n’est pas supposé travailler, lui ? »
Comment décririez-vous No Waves ?
Angel : Quelque chose qui est important pour nous, c’est notre diversité. On n’est tous pas nés ici, on est tous immigrés de différentes parties du monde [Angel vient de Bella Cruz, au Mexique, Sam vient de New York et Cy vient de Manille, aux Philippines, NDLR]. On est easy going. Mais on ne va jamais compromettre nos valeurs pour quoi que ce soit. C’est quelque chose sur lequel on est vraiment strict. Et ce n’est pas pour être super intimidant ou agressif, je pense que c’est juste le minimum en tant qu’artiste, c’est ce qu’on veut offrir pendant nos shows avec notre musique.
Sam : C’est ça, on est easy going, mais dur sur nos valeurs en même temps. On a des valeurs et on n’a pas peur de les présenter, on va t’en parler.
Cy : On est très inclusifs dans notre musique. On essaie d’être accueillants. On est accessibles. Je pense que c’est facile pour les artistes d’avoir la grosse tête ou de jouer un personnage. Nos shows, ce n’est même pas à propos de nous. C’est par rapport à la musique, à l’énergie, et surtout les gens qui sont là, la communauté qu’on a construite.
Est-ce que ça peut être une embûche que d’être strict sur ses valeurs en musique ? Est-ce que ça vient avec du jugement des autres ?
Sam : Je pense qu’on se fait juger, ouais, mais ce n’est pas quelque chose qui me dérange.
Angel : On essaie d’être rassembleurs, mais d’en même temps de faire en sorte que les gens puissent se questionner un peu, se remettre en question, savoir ce [que sont] leurs valeurs.
Est-il difficile de percer en musique à Montréal ?
Sam : Je pense que si tu es un band à Montréal, tu as plein d’opportunités. Si tu as le bon mindset, tu es capable de tout faire.
Angel : Je pense que tout est dans l’éthique de travail. Et si tu es vraiment compétitif, tu vas te rendre nulle part.
Qu’est-ce qui vous attend dans les prochains mois ?
Sam : Plus de shows, de tournées, et des nouvelles chansons.
Angel : Il y a un show qu’on fait à chaque année pour lequel on est vraiment excités. C’est un des shows qui signifie le plus pour nous. C’est notre show annuel et gratuit à l’extérieur le 13 septembre au Marché des Possibles. J’ai hâte de jouer devant mes amis, devant les gens d’ici, avec notre communauté.
