Jeudi, 28 mars 2024
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    Folsom Europe : Soirée cuir et cordes dans une église de Berlin

    Une église de Berlin, un duo piano et flûte, des mélodies du compositeur romantique Edvard Grieg: le concert pourrait être des plus classiques. Sauf que les musiciens, tout comme leur public, sont entièrement vêtus de cuir.

    La soirée s’appelle «Classic meets fetisch» et son organisateur n’est pas peu fier de réunir dans le lieu de culte une centaine de membres de la communauté gay affichant leur préférence pour les mille et une nuances d’effets en cuir: pantalons, bermuda, uniformes, harnais, bracelets, masques…

    «Beaucoup pensent que la scène fétichiste ne tourne qu’autour du sexe et rien d’autre. Or, ce ne sont que des vêtements que nous portons», expliquait Tyrone Rontganger, lors de l’événement qui s’est déroulé cette semaine. «Pour beaucoup de gens, c’est juste une autre façon de s’exprimer, tout comme la musique. La musique relie les gens, tout comme les vêtements», observe ce militant de longue date de la cause LGBT.

    Ce traducteur de profession, sacré à deux reprises M. Cuir allemand, organise depuis 2015 dans l’église évangélique des Douze Apôtres, au cœur de Berlin, le concert destiné à promouvoir la culture queer. Il a la bénédiction du pasteur des lieux, Burkhard Bornemann, une figure locale, ouvertement homosexuel, très actif dans l’aide aux toxicomanes et aux prostituées.

    Dans le public, composé presque exclusivement d’hommes, tous sont loin de fréquenter habituellement les églises. «La religion? Très peu pour moi!», s’exclame Pup Luppi, un spectateur. «Par contre la musique classique m’apaise et constitue une sorte de jeu où la tension monte et descend de manière incroyable, à l’instar des pratiques BDSM» (bondage, domination, sado-masochisme), explique ce quinquagénaire vêtu d’une combinaison noire intégrale affublée d’une queue de chien.

    «Au début, c’était un peu étrange pour moi. Mais c’était génial», abonde Ronald Hartewig dans son accoutrement de policier rappelant celui de Victor Willis du groupe disco Village People, égérie de la communauté gaie. La consigne vestimentaire est également suivie à la lettre par la dizaine de musiciens – violonistes, pianiste, organiste, flûtiste – qui enchaînent les interprétations de « Valse et romance » de Sergueï Rachmaninov, La Danse du sabre d’Aram Khatchatourian ou différentes mélodies d’Edvard Grieg, fil rouge du concert.

    «C’est drôle d’être habillé tout de cuir plutôt qu’en costume. Cela permet de faire un pont entre la communauté gaie et notre vie quotidienne de musicien», note le Français Eric Beillevaire, baryton-basse. «Quel plaisir surtout de rejouer après autant de temps devant du public», se réjouit-il tout en s’amusant du choix du lieu: «c’est typique de Berlin où on peut vivre aussi librement sans se soucier du regard des autres».

    Rédaction avec AFP

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