Samedi, 17 mai 2025
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    Jackie Cox : lever le voile sur ses racines

    Il est possible de sortir Jackie Cox du Canada, mais il n’est pas possible de sortir le Canada de Jackie Cox. « Surtout parce que je voue un culte à notre Céline nationale », s’amuse à nous rappeler la célèbre drag queen durant une pause au Comic-Con de New York, ville où elle réside désormais.

    Née à Halifax, en Nouvelle-Écosse, d’un père canadien et d’une mère iranienne, Jackie Cox s’est taillé une place dans l’univers de la drag new-yorkaise pendant plus d’une décennie, avant de terminer cinquième lors de la douzième saison de la messe hertzienne américaine RuPaul’s Drag Race. Elle est devenue l’une des coqueluches des fans de la famille RPDR grâce à ses fringues joliment kitsch, ses répliques cinglantes et son dévouement exemplaire à chaque instant de la compétition. C’est toutefois son geste politique qui a le plus marqué l’imaginaire collectif et le paysage télévisuel: elle a défilé sur la passerelle avec un hijab bleu orné de 50 étoiles afin de représenter les communautés queer du Moyen-Orient.

    Nous l’avons rencontrée quelques jours avant qu’elle pose ses valises à Montréal pour une soirée de spectacles entourée de Priyanka, Pythia et Adriana. Qu’est-ce que ces quatre queens ont en commun? Elles sont toutes des Canadiennes et seront mises à l’honneur par NOUS | MADE, un mouvement qui célèbre les créateurs, les créatrices et les histoires de chez nous. Pour joindre l’utile à l’agréable, tous les profits de la soirée seront versés à la campagne Cœurs en Éclats, pour une aide directe à des personnes LGBTIQ à Beyrouth, Liban. (thequeerproject.org) En entrevue, Jackie Cox en a long à dire sur sa propre relation avec sa culture, sur la nouvelle saison de Canada’s Drag Race et la renaissance de l’art de la drag qu’elle prend plaisir à observer. Compte-rendu aussi engageant qu’engagé.

    Après une pause en raison de la pandémie, êtes-vous contente de reprendre votre tournée de spectacles en présentiel?
    Jackie Cox : Tellement! Ma tournée aux États-Unis a été incroyable. Tout cela me fait beaucoup de bien.

    Êtes-vous revenue au Canada récemment?
    Jackie Cox : Avec des queens remarquables, j’ai fait un spectacle à London en Ontario pour célébrer la semaine d’orientation et d’initiation dans les universités. Je me sentais comme une vedette du rock qui était de retour au bercail! Je suis impatiente d’aller à Montréal.


    Y a-t-il des éléments de la culture d’ici qui vous manquent?
    Jackie Cox : Les Timbits… et le style vestimentaire décontracté inspiré des hommes des bois.

    Le look «bûcheron» a définitivement la cote chez nous!
    Jackie Cox : Écoute ma chérie, c’est confortable et sexy!

    Connaissez-vous personnellement des candidates de Canada’s Drag Race?
    Jackie Cox : J’ai eu le privilège de partir en tournée avec Lemon au Royaume-Uni. Nous avons eu tellement de plaisir ensemble! J’ai aussi hâte de collaborer pour la toute première fois avec Priyanka à Montréal, car j’aime qu’elle prête son visage et sa voix à une culture sous-représentée dans l’univers de la drag.

    Vous avez pris position politiquement à RuPaul’s Drag Race. Pourquoi était-il si important pour vous de le faire?
    Jackie Cox : Durant mes cinq ou six premières années de drag, je craignais d’émettre des opinions politiques. Dans la foulée de l’élection de Donald Trump, j’ai réalisé que cette
    émission était une excellente plateforme pour faire passer un message engagé. Après tout, elle attire un public d’un peu partout sur la planète.

    Comment les téléspectateurs ont-ils accueilli votre message?
    Jackie Cox : Incroyablement bien! Plusieurs d’entre eux m’ont remerciée, car ils se sont
    « reconnus » pour la toute première fois à l’écran. Les admirateurs canadiens étaient ravis que leur pays soit représenté aux États-Unis et que je marche bien haut sur mes talons sur les traces de la légendaire Brooke Lynn Hytes [principalement connue pour avoir été la première artiste de chez nous à participer à RuPaul’s Drag Race ].

    Qu’avez-vous hâte de voir dans la deuxième saison de Canada’s Drag Race?
    Jackie Cox : Les concurrentes de la première saison étaient si divertissantes que j’espère être encore plus éblouie! La culture d’ici n’est pas aussi trash que celle de nos voisins du Sud. J’aimerais donc que le plaisir, le bon goût et la courtoise soient au rendez-vous.

    Si vous étiez l’une des candidates de cette année, sur quelle chanson d’ici auriez-vous performé?
    Jackie Cox : River Deep, Mountain High… de Céline, bien évidemment!

    Avec les années, l’inclusion des genres est de plus en plus présente dans la franchise Drag Race. Comment avez-vous vécu cette expérience?
    Jackie Cox : C’est merveilleux que la télévision reflète plus que jamais le vrai monde, au sein duquel les personnes trans occupent une place importante. Dans chaque ville où je vais, des drags de tous les genres en mettent plein la vue et les oreilles. En revanche, je ne comprends pas pourquoi certaines personnes sont choquées ou étonnées de voir des bio queens dans la mouture britannique de Drag Race, puisque j’ai partagé la scène avec ce genre d’artistes tout au long de ma carrière.

    À quoi le public peut-il s’attendre s’il vient vous voir en spectacle à Montréal?
    Jackie Cox : Je vais essayer de pousser la note sur une chanson francophone! Je renoue tranquillement avec le lexique de la langue française que j’ai appris à l’école.

    Oh, wow! Bonne chance!
    Jackie Cox : Si nous nous reparlons l’an prochain, j’espère être capable de vous dire –
    en français! – que je suis devenue une vraie de vraie drag queen d’ici. 6

    Emma Reid, collaboration spéciale

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