À l’automne 2024, la deuxième saison d’« Interview With the Vampire » a une fois de plus captivé les esprits, proposant une relecture aussi sanglante, brillante, audacieusement sensuelle et incisive que la première. Adaptée avec finesse du roman éponyme d’Anne Rice, cette série prestigieuse fait désormais son entrée sur Crave, en version française.

La première saison s’achevait sur le sombre destin de Lestat, tandis que Louis et Claudia prenaient la fuite vers l’Europe, en quête de leurs semblables — mais surtout pour échapper au souvenir empoisonné de leur créateur vampirique. Plongés dans une Europe encore meurtrie par les séquelles de la Seconde Guerre mondiale, ils découvrent une réalité à la fois brutale et envoûtante.
L’univers raffiné auquel Lestat les avait accoutumés n’a pas d’équivalent de l’autre côté de l’Atlantique. À leur grande désillusion, ils constatent que les vampires européens vivent en marge de la société, à l’exception du Théâtre des Vampires à Paris, où la frontière entre fiction et vérité se brouille sur scène. Les spectateurs, en quête de frissons, se délectent des spectacles macabres, inconscients du danger qui rôde — car certains soirs, ils pourraient bien devenir les victimes de leur propre curiosité.
C’est dans ce décor théâtral et décadent que cette nouvelle saison déploie toute son audace et son ingéniosité. Les jeux de miroirs s’y multiplient, entre les planches, les coulisses et la vie réelle. Chacun dissimule ses secrets, ses intentions doubles, révélés au fil de retournements de situation aussi saisissants qu’inattendus.
Les apparitions de Lestat (incarné par un Sam Reid toujours aussi magnétique) demeurent irrésistibles, tant sa flamboyance, ses répliques acérées et son imprévisibilité électrisent chaque scène. Tel un chat s’amusant des souris qui l’entourent, il savoure les réactions — effroi, désir, fascination — que provoquent ses moindres paroles. Fidèle à l’esprit des romans, son retour sur le devant de la scène s’accompagne de révélations bouleversantes, remettant en question bien des certitudes.
La narration s’articule autour de plusieurs temporalités : le présent, où le journaliste Daniel Molloy interroge Louis et Armand ; le passé, marqué par l’exploration de la société vampirique européenne par Louis et Claudia ; et un passé plus lointain, celui d’Armand. À travers ces époques, une figure demeure omniprésente : Lestat.

Claudia (Delainey Hayles), quant à elle, entrevoit dans cette communauté l’espoir de se libérer enfin du corps de préadolescente qui la condamne. Mais ses illusions se heurteront à une réalité amère. Assad Zaman livre une interprétation remarquable dans le rôle d’Armand, oscillant entre autorité implacable et romantisme désabusé. De son côté, Eric Bogosian injecte une dose bienvenue de sarcasme dans le rôle du journaliste Daniel Molloy, n’hésitant pas à rappeler à ses interlocuteurs que, derrière leurs manières raffinées, se cachent des bêtes sanguinaires.
Oscillant entre drame, horreur et touches d’humour noir, cette nouvelle saison confirme avec brio son statut d’œuvre incontournable parmi les meilleures productions télévisuelles de ces dernières années. Pour sa troisième saison, elle adoptera le titre de son roman éponyme, « The Vampire Lestat », dont la diffusion est prévue pour début 2026. Une prébande-annonce met d’ailleurs l’eau à la bouche en mettant dès maintenant l’accent sur la dimension musicale assumée de cette nouvelle saison.
INFO La saison 1 ainsi que les huit épisodes de la saison 2 d’Interview with the Vampire (Entretien avec un vampire) sont en cours de diffusion, en anglais et dans un excellent doublage français, sur Crave.








