Cinquième volume de l’uchronie de science-fiction policière créée par Michel Bélil. Une catastrophe a frappé la planète et le Québec est maintenant divisé en cités-États dont celle de L’Avenir où évoluent le chef de police métis Joachim O’Bomsawin et Léanille N’guyen, son adjointe trans, au cœur d’une administration bancale et corrompue.
Chaque volume de la série est associé à une saison et c’est également le cas ici puisque, entre la sécheresse de l’été et le déluge de l’automne, s’intercale maintenant la penta : la folle saison !
Cette fois-ci, N’guyen doit bien souvent œuvrer en mode solo puisque O’Bom se remet de blessures graves et se voit ainsi contraint à s’exprimer par signes. Contrairement aux volumes précédents, le récit est présenté du point de vue de la chef de police adjointe et non de son supérieur : elle agit donc à titre de narratrice dans une enquête pour le moins épidermique.
Il y a en effet péril en la demeure puisqu’un brouillard qui rend fou couvre la région, que le corps d’un bébé kidnappé est retrouvé au fond d’un fossé et que, si la coupe n’était pas encore suffisamment pleine, de nouveaux éléments amènent la réouverture d’une enquête sur un double homicide vieux de 40 ans et qu’on soupçonne la présence d’une taupe au sein des services de police. Et que cache la secte des illusaristes ?
Fidèle à son habitude, l’auteur nous présente une intrigue complexe au cœur d’un univers à la fois très proche et très dissemblable du nôtre. C’est avec adresse qu’il a su mettre en place les multiples éléments d’une culture postapocalyptique où le lecteur s’amuse de références au passé bien souvent déformées, mais toujours cohérentes et savoureuses.
INFOS | Les cinq saisons de L’Avenir : 5. La folle saison – Qui se cherchaient là-bas et pas ici / Michel Bélil. Lanoraie : Éditions de L’Apothéose, 2021. 326 p.
