Wilhelm von Plüschow, photographies 1879-1914 : portraits et nus masculins

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Modèle d’excellence dans la publication d’ouvrages sur l’art homoérotique européen, Nicole Canet marque à nouveau au fer rouge notre imaginaire à travers un livre consacré à la production du photographe allemand Wilhelm von Plüschow. Entre érotisme et ethnologie, elle nous convie à un voyage fascinant à travers l’Italie et l’Afrique du Nord du début du 20e siècle !

Wilhelm von Plüschow est né en 1852 et est décédé en 1930. C’est à l’âge de 18 ans qu’il s’installe à Naples où il se découvre une passion pour la photographie, qui l’habitera tout au long de sa vie et dans laquelle il s’avèrera extrêmement prolifique. En effet, comme il numérote à la main chacun de ses clichés, on évalue sa production à plus de 13 000  photographies.

Ses sujets de prédilection s’articulent autour de la mythologie gréco-romaine, des scènes champêtres ou côtières, ainsi que de la vie quotidienne des habitants, avec un accent marqué sur les jeunes hommes. C’est notamment le cas de l’un de ses modèles favoris, Vincenzo Galdi qui, dès 1887, à l’âge de 16 ans, s’investit dans le théâtre et la scénographie et devient le principal sujet du photographe. Fidèle à son habitude, Nicole Canet présente une analyse fouillée des œuvres, n’hésitant pas à remettre en question l’appartenance de certains clichés au photographe.

La présentation des œuvres suit par ailleurs l’itinéraire de l’artiste à travers plusieurs villes ou pays qui longent la mer Méditerranée : Pompéi, la Grèce, Naples, Capri, Rome, Tunis, l’Égypte et l’Algérie y sont ainsi superbement mis en scène. La production de Plüschow se caractérise par une présence marquée de scènes extérieures et du sépia, une magnifique technique photographique où le marron et le bronze sont à l’honneur plutôt que le noir et blanc. Même si le nu est omniprésent, il alterne avec de nombreux portraits qui semblent bien souvent croqués sur le vif. Une sensualité mâtinée d’innocence est à l’honneur et verse donc très rarement dans la sexualisation : les modèles arborant bien souvent des poses alanguies ou contemplatives.

Au gré des changements de lieux et d’époques, l’ouvrage présente la petite histoire du photographe et de ses modèles, ainsi que les joies et les déboires, souvent judiciaires, qui ont marqué son existence. Rappelons, en effet, que le nu masculin était très mal vu par le système pénal et policier alors en place.

C’est donc dire que de nombreux clichés n’ont pas survécu au passage du temps et qu’un travail d’orfèvre s’est mis en place pour les retracer, les restaurer et en assurer la curation. L’ouvrage de près de 250 pages se distingue par la présentation soignée habituelle aux éditions de la galerie Au bonheur du jour (https://www.aubonheurdujour.net/) et se décline en 500 exemplaires numérotés à la main.

INFOS | Wilhelm von Plüschow, photographie 1879-1914 : portraits et nus masculins / Nicole Canet. Paris : Au bonheur du jour, 2024, 247 p.

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