Si l’on peut écouter le microalbum Chimera depuis maintenant quelques mois, c’est ce mois-ci, au festival POP Montréal, que l’artiste Mint Simon, aussi connu pour son groupe Caveboy, lancera officiellement ce premier opus en tant qu’artiste solo. Un lancement qui, pour iel, vient boucler un été bien rempli, notamment par un passage au festival Osheaga, un rendez-vous obligatoire, que ce soit parmi le public ou sur scène, pour l’artiste qui a grandi dans l’Ouest-de-l’Île. C’est à cette occasion que nous avons pu lui parler.
Quelle relation as-tu avec le festival Osheaga ?
Mint Simon : J’ai assisté à toutes les éditions d’Osheaga, dès la première. J’étais complètement obsédé. C’est l’une des raisons qui m’ont poussé à me lancer en musique. On pouvait voir tellement d’artistes et, à l’époque, il n’y avait pas beaucoup de monde, surtout au début, donc on pouvait être au premier rang pour voir des groupes comme Metric ou Yeah Yeah Yeahs. C’était génial. Comme j’allais à tous les Osheaga, mon rêve était d’y jouer. Et puis j’y ai joué avec mon groupe et maintenant je joue avec mon projet solo. C’est quelque chose que je voulais vraiment faire cette année avec la sortie de mon album. C’est tellement spécial pour moi. J’adore ce festival.
Comment te sens-tu à l’idée de lancer ton microalbum, quelques mois après sa sortie ?
Mint Simon : Je voulais attendre pour lancer mon album. Je voulais d’abord passer par Osheaga et tout ça. Je suis tellement excité de le faire avec Pop Montréal, je pense que ça va être super sympa. J’ai l’impression de tout relier, entre Osheaga et le lancement, et de vraiment célébrer les chansons sur lesquelles j’ai travaillé si dur pendant si longtemps. C’est tellement spécial pour moi de faire des choses chez moi. Montréal est la meilleure ville.
Tu passes de la pop à une musicalité un peu plus disco. Qu’est-ce qui explique ça ?
Mint Simon : C’est toujours une partie importante de moi et de la musique que je veux créer. Je n’ai commencé ce projet qu’en 2021 et quand j’ai commencé, je voulais vraiment faire de la pop. C’était quelque chose que je n’avais jamais exploré en tant qu’artiste, donc c’était vraiment [une chose sur laquelle] je voulais me concentrer. Ensuite, petit à petit, je me suis dit : « Je ne sais pas si ça me correspond vraiment », mais c’était une exploration vraiment amusante. Et donc, cet album correspond beaucoup plus à qui je suis en tant que compositeur et, pour aller encore plus loin, pour la prochaine musique que je vais créer, je pense que je vais continuer à m’orienter davantage vers l’indie et les années 80, et moins vers le mainstream.
Tu as aussi développé une certaine esthétique, qui a des goûts un peu rétro. Comment en es-tu arrivé là ?
Mint Simon : Je pense que l’esthétique visuelle est vraiment importante pour moi dans la musique. Je pense même que je veux aller encore plus loin dans cette direction. En tant que personne queer, je trouve passionnant de pouvoir explorer mon identité à travers cela. Je peux créer des clips vidéo, choisir ce que je porte sur scène… Je n’ai pas toujours pu être qui je voulais en grandissant, alors je peux l’exprimer dans mon art. Il m’a fallu un certain temps pour le comprendre, mais c’est passionnant d’explorer et de voir ce que chaque chanson évoque visuellement. J’ai travaillé avec des gens formidables du coin qui ont su concrétiser cette vision et je suis vraiment reconnaissante envers tous ces collaborateurs.
Sens-tu une différence entre le fait d’être dans un groupe et de travailler solo ?
Mint Simon : Je pense qu’il y a des pour et des contre. Parfois, c’est vraiment satisfaisant de prendre toutes les décisions moi-même, mais d’un autre côté… ça veut dire qu’il faut que je prenne toutes les décisions moi-même ! Je pense que cela peut parfois être un peu solitaire. J’aime beaucoup collaborer, j’aime beaucoup partager une expérience avec d’autres personnes et j’ai des gens qui jouent avec moi sur scène, mais ils ne s’investissent pas autant que moi. Car quand on est dans un groupe, tout le monde s’investit dans un même objectif commun et chacun apporte quelque chose de différent à ce collectif. Maintenant, tout repose sur mes épaules, je n’ai plus rien derrière quoi me cacher. Tout repose sur moi, ce qui me rend beaucoup plus vulnérable.
La pression qui peut venir en étant LGBTQ+ se fait-elle alors plus ressentir ?
Mint Simon : J’ai l’impression que rien ne m’affectait vraiment avant, parce que je me disais simplement : « bon, on peut tous se consoler ensemble », ou alors, ça n’avait jamais rien de personnel. Alors qu’en tant qu’artiste solo, tout semble beaucoup plus personnel, que ce soit positif ou négatif.6
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