Mardi, 21 octobre 2025
• • •
    Publicité

    Alexander Skarsgård, désir et ambiguïtés : la fièvre queer autour de Pillion

    Le premier aperçu de Pillion a littéralement enflammé Internet queer. La bande annonce montre Alexander Skarsgård, éternel symbole sexuel hollywoodien, dans une relation BDSM de type dominant/soumis avec son partenaire de jeu Harry Melling (The Queen’s Gambit et Harry Potter). Le film qui a été présenté à guichet fermé au festival du Nouveau cinéma, sera présenté à nouveau durant le festival de films LGBTQueer de Montréal, Image+nation en novembre, avant sa sortie commerciale.

    « J’ai un certain talent pour la dévotion », murmure Melling (Colin) dans la première bande-annonce, lorsqu’on lui demande de décrire sa relation avec Ray (Skarsgård).

    « Et achète-toi un plug anal, » lui dit Ray plus tard, impassible. « T’es trop serré. »

    Cette réplique, déjà culte, a fait exploser les réseaux sociaux. Mais derrière l’érotisme torride du film, écrit et réalisé par Harry Lighton, les internautes se sont aussi enflammés pour une interprétation imparfaite d’une entrevue où Skarsgård aurait, selon certains, « fait son coming out ». En réalité, rien n’indique que l’acteur ait révélé son orientation sexuelle. Ceci dit son lien avec la communauté LGBTQ+ remonte à bien avant Pillion.

    En 2016, lors de la promotion du film The Legend of Tarzan, Skarsgård avait déjà confié à Pride Source avoir grandi auprès d’un oncle gai, qui était aussi son parrain.

    « Je ne sais pas si vous le savez, mais les hommes gais vous adorent, » lui avait lancé le journaliste.
    « Ah oui ? » avait répondu l’acteur, amusé.
    « C’est vrai ! »
    « Eh bien, c’est très flatteur. Pour moi, ça a toujours été la chose la plus naturelle au monde, parce que mon oncle et parrain est gai. Depuis que je suis tout petit, ça m’a toujours semblé aussi normal qu’être hétéro. »

    Skarsgård avait ajouté lors de cette entrevue que son oncle, parmi les quatre frères et sœurs de son père, était le plus stylé et le plus cool de la famille : « Quand j’étais enfant, c’est lui que j’admirais. Il était en forme, branché, audacieux… pas seulement parce qu’il était gai. Plus tard, quand j’ai entendu des jeunes se moquer d’autres gars parce qu’ils étaient gais, je ne comprenais tout simplement pas. Mon idole était gai ! Comment ça pouvait être une insulte ? »

    Un “coming out” inventé par les réseaux sociaux

    En octobre 2024, Variety publie une entrevue avec Skarsgård sur Pillion, où il incarne un chef de gang de motards entretenant une relation de domination avec un jeune homme (Melling).
    Lorsqu’on lui demande si ses expériences personnelles ont influencé son jeu, l’acteur répond prudemment : « Ce n’est pas vraiment pertinent de savoir d’où je viens. Ce que j’ai vécu ou non, avec des hommes ou des femmes… Ce qui m’importait, c’était de raconter une histoire authentique sur une sous-culture rarement représentée de cette façon. »

    Une phrase pour que certains internautes et médias s’emballent. Pourtant, dans les faits, Skarsgård n’a pas confirmé avoir été en couple avec des hommes, il a simplement affirmé que ses expériences passées – quelles qu’elles soient – n’avaient pas d’influence directe sur son interprétation du rôle.

    Un look de “leather daddy” sur le tapis rouge

    Le 18 octobre dernier, Skarsgård a de nouveau fait parler de lui au BFI London Film Festival, lors de la grande première de Pillion. Stylé par Harry Lambert, il portait un ensemble signé Ludovic de Saint Sernin : « Un haut blanc dos nu à col américain, une cravate de cuir fine, un pantalon de cuir noir lacé et des bottes épaisses Jimmy Choo, » décrivait Vogue dans son compte renduen ligne.

    Une allure assumée de leather daddy chic, parfaitement dans l’esprit du film. Et lorsqu’il a levé le bras durant une entrevue, révélant par inadvertance ses biceps et ses aisselles poilues, le web queer s’est de nouveau affolé.

    Entre ambiguïté et représentation

    Quoi qu’il en soit, membre ou non de la communauté LGBTQ+, Alexander Skarsgård semble à l’aise dans les zones grises du désir et de la masculinité queer. Avec Pillion, il ne cherche pas à provoquer gratuitement, mais à explorer des dynamiques intimes rarement montrées à l’écran avec autant d’authenticité et de sensualité brute. Et si son charisme continue de faire battre le cœur des fans queer du monde entier, c’est peut-être justement parce qu’il brouille les frontières – entre pouvoir et vulnérabilité, entre fiction et vérité.

    INFO |  PILLION sera présenté dans le cadre du Festival Image+nation qui se tiendra du 20 au 30 novembre.

    Du même auteur

    SUR LE MÊME SUJET

    LAISSER UN COMMENTAIRE

    S'il vous plaît entrez votre commentaire!
    S'il vous plaît entrez votre nom ici

    Publicité

    Actualités

    Les plus consultés cette semaine

    Publicité