Samedi, 20 septembre 2025
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    The Beaches fonce (et redonne à ses fans LGBTQ+)

    Si The Beaches est dans le paysage musical canadien depuis plus d’une décennie, ce n’est que depuis quelques années que le quatuor torontois formé de Jordan Miller, Kylie Miller, Leandra Earl et Eliza Enman-McDaniel se fait vraiment remarquer. Après avoir remporté en 2018 le prix Juno de la révélation de l’année (groupe), The Beaches s’est vu repartir avec la statuette du meilleur groupe lors des deux dernières éditions du gala. Fin août, les membres du groupe dévoilent No Hard Feelings, leur troisième album. On a parlé à Leandra — qui, tout comme Jordan, est une personne appartenant à la communauté LGBTQ+ — ainsi qu’à Kylie, lors du troisième passage du groupe au festival Osheaga, cet été.

    Comment vous sentez-vous d’être de retour à Montréal, et plus particulièrement à Osheaga ?
    Kylie : Nous n’avons probablement jamais participé à un festival aussi important. Nous n’avons jamais joué sur la scène principale d’un festival au Canada. C’est un honneur pour nous de participer à ce festival à ce moment précis. C’est notre festival préféré, donc c’est vraiment un full circle moment pour nous d’y revenir.

    Leandra : Nous adorons Montréal. Je pense que c’est l’une des villes les plus ouvertes pour les personnes queers assumées. Elle compte une formidable communauté queer, donc je passe toujours d’excellents moments ici. Je me sens vraiment bien accueillie et acceptée ici.

    Comment en êtes-vous arrivées à votre nouvel album, No Hard Feelings ?
    Leandra : C’est en quelque sorte la suite de Blame My Ex [leur deuxième album, NDLR].
    Ça parle encore de rupture. Après la sortie de Blame My Ex, Kylie et moi avons vécu des ruptures, donc on a en quelque sorte vécu tout ce que Jordan avait déjà vécu. Maintenant, elle vit une nouvelle relation, qui est parfois un peu compliquée, voire un peu folle, mais c’est comme « sans rancune (No Hard Feeling), c’est comme ça, c’est la vie ». Puis, on vit aussi des rendez-vous loufoques et on se sent folles. (Rires.) Et donc, on dit aussi à ceux qu’on fréquente : « sans rancune ».

    Vous assumez de plus en plus la queerness de votre groupe. Comment cela s’est-il articulé ?
    Leandra : Il y a quelques années, nous avons fait une tournée avec un groupe queer et je pense que cela nous a vraiment ouvert les yeux sur les publics devant lesquels nous nous sentions vraiment à l’aise et avec lesquels nous étions en phase, qui étaient principalement des publics queers. Des gens venaient me voir pour me demander quand nous allions sortir d’autres chansons queers — parce que je suis très ouvertement queer — alors Jordan m’a dit : « Ouais, on ne devrait pas se contenter d’une seule chanson, on devrait parler davantage de nos fans qui viennent nous voir ». Je venais de vivre une rupture très difficile, donc c’était un bon sujet d’écriture. Je pense que c’est tout simplement merveilleux d’avoir plus de représentation et plus d’inclusion.

    Et j’imagine, Kylie, qu’Eliza et toi avez bien accueilli cette décision ?
    Kylie : Tout à fait. On apporte toutes quelque chose de différent et c’est vraiment beau de pouvoir montrer différentes facettes. Évidemment, Jordan et Leandra ont vécu plein de ruptures et leurs propres expériences queers, donc c’est vraiment intéressant de pouvoir montrer ce genre de choses. Et comme nos fans sont queers, c’est cool pour eux de pouvoir s’identifier à cette expérience.

    Leandra : Et puis, c’est juste quelque chose que j’ai vécu. À part « Lesbian of the Year », qui est une chanson très queer et puissante sur les subtilités du coming out, du passage à l’âge adulte et de la recherche de son identité et de son identité sexuelle, toutes les autres chansons, qui sont pour la plupart des chansons de rupture, sont queers simplement parce que nous parlons d’une « elle », mais c’est juste moi qui sors avec quelqu’un et qui vis une rupture. C’est très normal, comme dans n’importe quelle relation hétérosexuelle, où l’on sort avec quelqu’un et où l’on a le cœur brisé.

    Leandra, comment as-tu vécu ton coming out public ?
    Leandra : J’ai come out pendant la pandémie de COVID et je ne connaissais même pas cette partie de moi-même jusqu’à ce que ça me frappe un jour. Et puis j’ai tout de suite trouvé une petite amie. Je n’ai jamais vraiment fait mon coming out, j’ai juste commencé à publier des posts sur ma copine et certains fans masculins plus âgés m’ont envoyé des messages privés pour me dire des choses horribles… Mais il y avait aussi beaucoup de gens qui trouvaient une force dans mes publications et dans le fait que je parle de mon homosexualité. Je me suis dit : « Je veux faire ça pour eux. Je veux parler ouvertement de mon parcours pour aider les autres. » Je me suis donc en quelque sorte imposé ce rôle de « je me fiche de ce que les gens pensent si cela aide les autres ».

    INFOS | https://www.thebeachesband.com

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