Samedi, 27 septembre 2025
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    Pillion : une histoire d’amour entre cuir et tendresse

    Cuir, motos, domination, soumission… et beaucoup de tendresse. Avec Pillion, son premier long métrage, le réalisateur britannique Harry Lighton signe une œuvre à la fois crue et délicieusement romantique, qui plonge dans un univers queer rarement représenté à l’écran. Présenté au plus réçent Festival de Cannes, le film met en vedette Alexander Skarsgård (Succession) et Harry Melling (Harry Potter, The Pale Blue Eye) dans ce qui est sans doute les rôles les plus singuliers de leurs carrières.

    Adapté du roman Box Hill d’Adam Mars-Jones, Pillion raconte l’histoire de Colin (Harry Melling), contractuel timide vivant encore chez ses parents et chantant dans un quatuor vocal pour passer le temps. Sa vie bascule lorsqu’il croise Ray (Alexander Skarsgård), chef charismatique d’un club de motards gais. Très vite, Colin découvre les codes de ce microcosme : dans ce monde, le « pillion », celui qui s’assoit à l’arrière de la moto, est aussi celui qui occupe la position soumise. Fasciné, intimidé mais attiré, Colin se laisse entraîner dans une relation à la fois sexuelle, affective et initiatique. Lighton ose ici un pari rare : transformer une dynamique BDSM explicite — avec ses scènes de cuir, de
    lubrifiant, de jeux de rôle et même d’orgies — en moteur d’une comédie romantique queer. Le film explore le lien fragile entre érotisme extrême, humour et émotion sincère. Pour incarner Colin, Lighton cherchait une présence magnétique, vulnérable mais obstinée. Harry Melling, connu pour ses rôles atypiques, s’est emparé du personnage avec un optimisme têtu, jouant chaque scène comme une première découverte.

    À ses côtés, Skarsgård prête à Ray son mélange de mystère et de sensualité brute, contrebalancé par une douceur inattendue. « Alex est le partenaire de jeu le plus généreux, a déclaré Melling en entrevue. Ce qui aurait pu être intimidant est devenu une expérience incroyablement tendre. » Tous deux ont travaillé avec un coordinateur d’intimité et avec de véritables membres de clubs de motards queer, afin de restituer avec justesse les codes, les gestes et la vie quotidienne de cette communauté.

    Résultat : beaucoup de réalisme dans les scènes où le cuir et les jeux de pouvoir laissent aussi place au rire, à la maladresse, voire à une touchante banalité. Pillion ne se contente pas de choquer. Son humour discret, son sens du décalage et sa douceur inattendue désamorcent les clichés sur le BDSM. Drôle et d’une authenticité désarmante, Pillion se révèle une réflexion sur l’amour, la découverte de soi et la manière dont nos vies sexuelles — même les plus atypiques — cohabitent avec le quotidien.

    INFOS | PILLIONS sera présenté dans le cadre de la 38e édition d’Image+Nation qui se tiendra du 20 au 30 novembre prochain.

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