Présenté au Marché du film de Cannes, Montréal, ma belle (Montreal, My Beautiful) marque un tournant majeur dans le cinéma québécois et international. Signé par la réalisatrice sino-canadienne Xiaodan He, ce drame familial intime et audacieux est le premier long métrage destiné aux salles de cinéma à placer au cœur de son récit une protagoniste lesbienne chinoise.
L’actrice Joan Chen, connue pour ses rôles dans Le Dernier Empereur, Twin Peaks et Lust, Caution, prête son intensité et sa finesse au personnage de Feng Xia, une immigrante de 53 ans installée à Montréal. Épouse et mère, elle a passé sa vie dans une obéissance silencieuse — aux attentes familiales, aux traditions culturelles et à un mariage figé dans le non-dit. Mais sa rencontre avec Camille (incarnée par Charlotte Aubin), une Québécoise jeune et insouciante, réveille en elle un désir longtemps enfoui.
Sous la chaleur étouffante de l’été montréalais, Feng Xia ose, pour la première fois, se choisir elle-même. Ce geste intime déclenche un bouleversement identitaire et affectif, l’amenant à confronter son passé, ses choix et le prix de la liberté. Pour Xiaodan He, arrivée au Québec en 2002, le film s’inspire de sa propre expérience d’immigrante et de la complexité des identités multiples en exil. « Feng Xia ne se révolte pas — elle survit. Après des décennies de silence, elle ose enfin aimer, même si cela peut tout lui coûter », explique la cinéaste. Le titre Montréal, ma belle rend hommage à cette
libération tardive et au courage de s’affirmer à travers l’amour. La réalisatrice signe ici son deuxième long métrage de fiction, après Un printemps d’ailleurs (A Touch of Spring) en 2017.
Elle décrit son nouveau film comme une exploration des paradoxes profonds qui traversent la vie des immigrants : l’attachement et le déracinement, le poids de la tradition et l’aspiration à la liberté, la douleur de l’exil et la possibilité d’un amour nouveau. Pour Joan Chen, ce rôle représente une étape unique dans sa carrière : « Ce scénario m’a profondément touchée, dit-elle. Il est rare de trouver une histoire qui explore avec autant de justesse l’âge, la sexualité et le déracinement culturel. J’ai pris un immense plaisir à plonger dans l’univers de Feng Xia, et j’ai hâte que le public le découvre. » Aux côtés de Chen et d’Aubin, la distribution met en lumière la rencontre de deux mondes : celui d’une femme marquée par le silence et celui d’une jeunesse québécoise audacieuse, porteuse d’un souffle de liberté. Montréal, ma belle s’annonce ainsi comme une œuvre profondément émouvante et novatrice, à la croisée du cinéma queer, des récits d’exil et des histoires d’amour universelles.
INFOS | Montréal, ma belle (Montreal, My Beautiful) sera présenté dans le cadre de la 38e édition d’Image+Nation qui se tiendra du 20 au 30 novembre prochain.