Dimanche, 28 Décembre 2025
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    Pérou : trois policiers condamnés à 17 ans de prison pour la torture et le viol d’une femme trans

    Trois anciens policiers péruviens ont été condamnés lundi 15 décembre 2025 à 17 ans de prison chacun pour la torture et le viol d’une femme transgenre en 2008. Cette affaire, qui avait mené à une condamnation internationale de l’État péruvien, a donné lieu à un long combat judiciaire mené par la victime.

    Le verdict, rendu par un tribunal de Lima à l’issue d’un procès ouvert en janvier, ordonne l’incarcération immédiate des trois agents. Ces derniers ont été reconnus coupables de torture aggravée et de viol sexuel aggravé à l’endroit de la victime, alors âgée de 34 ans et identifiée dans les documents judiciaires uniquement par ses initiales.

    Les faits remontent à février 2008, lorsque Azul Rojas Marín, une femme transgenre, avait été arrêtée sans motif apparent par des policiers à Casa Grande, sur la côte nord du Pérou. Selon la Cour interaméricaine des droits de l’Homme (Cour IDH), les agents l’auraient battue, insultée en raison de son identité de genre, déshabillée de force, torturée et violée alors qu’elle se trouvait au commissariat.

    Malgré les plaintes de la victime et l’existence de preuves, la justice péruvienne avait d’abord abandonné l’affaire. Après avoir épuisé tous les recours possibles au niveau national, Azul Rojas Marín s’était tournée vers la Cour interaméricaine.

    En avril 2020, cette juridiction basée à San José (Costa Rica) avait conclu que le Pérou avait violé plusieurs de ses droits fondamentaux, notamment son droit à la liberté, à l’intégrité personnelle, à une protection judiciaire effective et à être protégée contre la torture. La Cour avait également estimé que l’État péruvien s’était rendu coupable de discriminationen raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre de la victime.

    La Cour IDH avait alors ordonné au Pérou de mettre en œuvre des mesures de réparation, incluant l’ouverture d’une enquête pénale sérieuse, la poursuite des responsables et la reconnaissance formelle de la responsabilité internationale de l’État.

    En novembre 2022, le gouvernement péruvien avait présenté des excuses publiques à Azul Rojas Marín lors d’une cérémonie officielle — une étape symbolique importante dans la reconnaissance des violences subies par les personnes LGBTQIA+ au Pérou.

    L’intervention de la Cour interaméricaine a été saluée par plusieurs organisations de défense des droits humains, qui y voient un précédent historique en matière de protection juridique contre la torture motivée par la haine et la discrimination.

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