Dimanche, 16 février 2025
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    L’identité de genre dans le questionnaire de recensement de 2021

    On dit du recensement que c’est une manière de lire la société canadienne dans ses moindres détails, si on pose les bonnes questions… L’édition 2021 de l’exercice quinquennal en propose une qui permettra, pour la première fois, de dénombrer les personnes trans ou non binaires au pays.

    C’est une toute petite question qui a été ajoutée au formulaire que les Canadiens pourront remplir à compter du 3 mai. Mais son impact est important. Qu’une question d’identité de genre se retrouve dans les données de Statistique Canada est est une très bonne chose.
    Ça vient contribuer à augmenter la visibilité des personnes non binaires.

    Celles-ci compteraient pour un peu moins de 0,5% de la population, selon les estimations. Mais pour expliquer sa décision d’intégrer une question plus pointue comme celle-là, Statistique Canada rappelait l’an dernier que le contenu du recensement «doit être adapté au climat social et économique» s’il veut demeurer pertinent — et appuyer adéquatement les décideurs. Or, «au cours des dernières années, la reconnaissance et la sensibilité du public à l’égard des communautés LGBTQ2 se sont accrues considérablement», ajoutait l’organisme fédéral.

    Rappelons qu’au Québec, une loi visant à lutter contre la transphobie a notamment été adoptée en 2016. Et, qu’il y a trois mois, la Cour supérieure a aussi invalidé plusieurs articles du Code civil du Québec jugés discriminatoires envers les personnes trans ou non binaires.

    En modifiant la question traditionnelle sur le sexe et en ajoutant une sur le genre, Statistique Canada a opté pour une approche en deux temps pour prendre la mesure des choses. On demandera d’abord «quel était le sexe à la naissance» de la personne concernée. Deux réponses seront possibles: masculin ou féminin. «Le sexe à la naissance est déterminé par les caractéristiques biologiques de la personne», précisera le questionnaire. Ensuite, on demandera «quel est le genre» de la personne visée. On entend par là «le genre actuel, qui peut différer du sexe assigné à la naissance ou de celui inscrit dans les documents légaux» — le genre étant un «concept multidimensionnel qui comprend des aspects psychologiques, sociaux et comportementaux».

    À cette question, il sera évidemment possible de répondre «masculin» ou «féminin». Mais une autre case permettra à ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces catégories de «préciser» leur genre. Avec cette approche, tout le monde pourra se décrire. Il sera donc possible de connaître avec plus de précision la diversité de la population, comme il y avait un segment de la population qui ne se reconnaissait pas dans l’approche binaire masculin/féminin du formulaire. Et sans donnée précise sur les personnes trans ou non binaires, les décideurs ne pouvaient pas voir ce qui caractérise leur vie.

    Le recensement 2021 aura aussi la particularité d’être mené en pleine pandémie. Mais selon Statistique Canada, le contexte sanitaire ne devrait pas nuire au bon déroulement des opérations. C’est qu’on s’attend à ce qu’au moins huit ménages sur dix remplissent les formulaires en ligne (le formulaire court est envoyé à tous les ménages; un ménage sur quatre reçoit aussi le formulaire long). En 2016, près de 88% des ménages avaient fait l’opération sans qu’un «agent recenseur» ait à se déplacer.


    INFOS | recensement.gc.ca

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