Mercredi, 6 novembre 2024
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    Décès d’un caméraman tué par des militants d’extrême-droite en marge d’une marche LGBT en Géorgie

    Un caméraman géorgien, roué de coups par des militants d’extrême-droite en marge de manifestations contre la tenue d’une marche LGBTQ, est décédé, a annoncé dimanche son employeur, alors que la pression monte sur les autorités face à la multiplication d’attaques visant les journalistes dans le pays.

    Des milliers de personnes ont manifesté dimanche en Géorgie pour demander la démission du gouvernement après la mort d’un journaliste, passé à tabac plus tôt cette semaine par des militants d’extrême droite en marge de manifestations contre la communauté LGBT+.

    Alexander Lashkarava, 37 ans, qui travaillait pour la chaîne indépendante Pirveli, a été retrouvé mort dans son lit tôt dimanche, a annoncé cette chaîne. Il avait été violemment passé à tabac lundi par des manifestants anti-LGBTQ, souffrant de multiples fractures au niveau du visage.

    Plus de 50 journalistes avaient été attaqués le même jour, alors que la marche LGBTQ initialement prévue dans les rues de la capitale Tbilissi a finalement été annulée, par crainte pour la sécurité des participants.

    Reporters sans Frontières (RSF) a condamné ces attaques, précisant que des journalistes «ont subi des blessures incluant des commotions, des brûlures chimiques et des fractures du bras». L’ONG a accusé les autorités de «culpabilité passive» et estimé que la police avait manqué à son devoir de protection envers les journalistes. Le ministère géorgien de l’Intérieur a assuré dimanche dans un communiqué qu’une enquête avait été ouverte pour déterminer les causes de la mort de M. Lashkarava.

    Des défenseurs des droits de l’homme ont appelé à une manifestation dimanche après-midi afin d’appeler à la démission du Premier ministre, Irakli Garibashvili. Plusieurs personnalités et dirigeants du monde de la télévision ont accusé le gouvernement de M. Garibashvili d’avoir orchestré une violente campagne visant les journalistes.

    «Le gouvernement ne se limite pas à encourager la violence contre les journalistes, il est partie prenante de cette violence», a déclaré le rédacteur en chef de Pirveli, Nodar Meladze. «Le gouvernement a mis en place des groupes violents qui s’en prennent aux médias indépendants», a-t-il assuré, ajoutant que «la police antiémeute cible régulièrement la presse».

    En juin 2019, la police antiémeute avait blessé une quarantaine de journalistes qui couvraient une manifestation anti-gouvernementale. Le Premier ministre géorgien est la cible de violentes critiques tant de la part de l’opposition que de militants des droits de l’homme après avoir pris position contre la tenue de la marche LGBTQ, l’estimant «inacceptable pour une large part de la société».

    Ils reprochent au parti au pouvoir, Rêve Géorgien, d’avoir tacitement soutenu les groupes nationalistes et homophobes qui ont également organisé plusieurs manifestations visant les partis d’opposition pro-Occident.

    Rédaction avec AFP

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