Deux ouvrages de poésie qui explorent des thèmes qui semblent diamétralement opposés, mais qui, après analyse, se recoupent singulièrement.
Dans La chambre aux quatre vents, François Godin présente un texte qui plonge au cœur de ce qui palpite entre deux hommes, de cette émotion qui s’altère et se transmue au rythme des rencontres, des événements, des regards et du corps de l’autre.
Qu’est-ce qui suscite l’apparition de ce sentiment, quelle alchimie en amène le développement et la transformation et quels sont les autres mouvements de l’âme qui sont intrinsèquement liés à celui-ci? Flétrissure et perte y sont-elles inéluctablement attachées? C’est à ces multiples questions que l’auteur tente avec habileté de répondre par l’entremise d’un texte à la fois intimiste, sensuel et parfois presque carnassier dans son animalité.
De son côté, dans Passagère des limbes, Sylvie Dion s’interroge : y a-t-il survie de l’âme, de l’esprit, de ce qui fait d’un individu la substance de ce qu’il est, lorsque le corps ne suit plus, lorsque la conscience disparaît?
C’est le cas, en l’occurrence, lorsque l’être aimé sombre dans les méandres d’un coma. Encore une fois, le sentiment amoureux est au centre du texte puisque la réflexion se fait par l’intermédiaire du regard affectueux, passionnel même, de la narratrice qui paraphrase les pensées de la femme ainsi alitée.
Un plongeon audacieux au sein d’une question fondamentale : qu’est-ce que la vie ou, plutôt, qu’est-ce qui en constitue l’absence.
La chambre aux quatre vents / François Godin. Montréal : L’Hexagone, 2014. 91p.
Passagère des limbes / Sylvie Dion. Montréal : L’Hexagone, 2014. 77p.
