Mercredi, 29 octobre 2025
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    L’explosion decréativité de l’expo Afrique Mode

    Jusqu’en février 2026, on peut découvrir la créativité du design africain, sans quitter Montréal. L’exposition Afrique Mode s’est ouverte le 25 septembre dernier. L’exposition, qui a été conçue et créé au Victoria and Albert Museum de Londres avant de partir en tournée aux États-Unis et en Australie, est présentée au Musée McCord-Stewart en exclusivité canadienne.

    La veille de l’ouverture, quelques médias locaux dont Fugues ont eu l’opportunité de l’explorer en compagnie de Christine Checinska, conservatrice principale des textiles et de la mode africaine au V&A et créatrice de l’exposition. «J’ai été une de trois étudiant.e.s de couleur dans ma cohorte à l’école de design», raconte-t-elle. «Je me sens très fière d’aller de ça, à cette exposition-là. J’aurais aimé la voir quand j’étais en début de carrière.»

    La conservatrice décrit l’exposition comme une tentative de «capter l’énergie d’une rivière dans une calebasse», tellement le matériel est abondant et riche. Ouverte en 2021 au cœur du mouvement Black Lives Matter, il s’agit de la première exposition du V&A consacré à la mode africaine moderne. « Le fil conducteur d’Afrique Mode est de faire rayonner des voix et des perspectives africaines à l’échelle individuelle. L’exposition présente les modes africaines en tant que forme artistique d’autodéfinition, qui dévoile la richesse et la diversité des histoires et cultures d’Afrique», résume Christine Checinska. «Puisqu’il serait impossible de tenter d’exposer la mode de chacune des régions de ce vaste continent, Afrique Mode célèbre plutôt la vitalité et l’esprit novateur d’un ensemble de stylistes, tout en explorant les réalisations de figures d’avant-garde du 20e siècle, ainsi que celles des talents qui animent aujourd’hui cette scène éclectique et cosmopolite».

    Afrique Mode réunit une centaine de vêtements d’un peu partout en Afrique, allant des pagnes dutch wax importés en Afrique de l’Ouest par les Européens au début du 20e siècle et transformés en mode d’expression créative et colorée, prise de position politique et moteur économique, aux dernières créations spectaculaires des maisons de couture avant-gardistes de Kigali et Cape Town. Le tout commence avec une mise en contexte où on découvre le foisonnement de l’expression artistique africaine postcoloniale, l’émergence des magazines de mode et de groupes de musique de renom mondial, et le Festival international des arts nègres (sic) de 1966, qui rassemble des artistes Noirs de tous les horizons.

    Cette salle permet aux visiteurs de découvrir les influences qui ont façonné les designers africains du 20e et 21e siècle présentés plus tard dans l’exposition, comme la marocaine Naïma Bennis; la nigériane Shade Thomas-Fahm, le malien Chris Seydou et le britanno-ghanéen Kofi Ansah, ainsi que les designers modernes comme Imane Ayissi, connue pour ses fusions entre les textiles africaines et la haute couture française, et les pionniers sud-africains de la mode féminine Thebe Magugu et Sindiso Khumalo.

    Au centre de l’exposition, une salle avec des dizaines de mannequins permet d’apprécier le foisonnement de leur créativité, leur joie, leur énergie et leurs façons d’explorer le genre et la sexualité. Il y a aussi des salles consacrées à la photographie. Un couloir dévoile des portraits en studio populaire en Afrique de l’Ouest dans la période postcoloniale, un univers proto-Instagram en noir et blanc, baigné de lumière et optimisme. La dernière salle expose le travail des jeunes photographes contemporains Sarah Waiswa (Kenya), Gouled Ahmed (Djibouti/Éthiopie) et Stephen Tayo (Nigeria), qui abordent des thèmes explicitement queers dans leur travail, qui vise à capter la diversité et les revendications de la jeunesse dans leurs pays respectifs.

    Christine Checinska ne pensait pas nécessairement aux thématiques LGBTQ+ en développant l’exposition. «Ce n’est que plus tard, quand j’ai parlé à certains de mes amis queers qui ont vu l’exposition et qui disaient, ouh, ça parle de nous! que j’ai flashé sur cet aspect-là»,
    a-t-elle confié. «C’est un très beau fil conducteur pour l’exposition».

    INFOS | AFRIQUE MODE au Musée McCord-Stewart, jusqu’au début février 2026.

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