Tom Daley lève le voile sur les épreuves qu’il a traversées, notamment un trouble alimentaire et la « honte » qu’il a ressentie lorsqu’on lui a conseillé de cacher son homosexualité.
L’athlète olympique récemment retraité, qui a fait son coming out en 2013 et épousé son mari Dustin Lance Black en 2017, revient sur son parcours dans un nouveau documentaire intitulé Tom Daley : 1.6 seconds.
Réalisé en collaboration avec Warner Bros. Discovery et la chaîne olympique, Tom Daley : 1.6 seconds est diffusé en Grande-Bretagne à travers l’Europe continentale, depuis le dimanche 1er juin.
Ce documentaire de 90 minutes retrace la vie du plongeur, cinq fois médaillé olympique, et lève le voile sur les nombreux défis qu’il a dû relever au fil de sa carrière – notamment son coming out, effectué en pleine lumière médiatique.

« J’ai été envahi par la honte »
Dans le film, Daley raconte : « Je me souviens avoir organisé une fête et dit à mon équipe de gestion que Lance (Dustin Lance Black) allait être là. Ils m’ont répondu : “Fais attention d’être photographié avec lui, c’est un grand militant LGBT. Tu ne veux pas que les gens pensent que tu es gai.” »
Et d’ajouter : « Je me suis soudain senti rempli de honte. On a eu toutes sortes de réunions de crise. On m’a dit que j’allais perdre tous mes commanditaires. Que j’allais perdre mes fans. Comment pourrais-tu encore compétitionner au Moyen-Orient, en Russie, dans tous ces pays? Ils m’ont rempli de peur par rapport à ce que je devrais ou ne devrais pas faire. »
Une prise de parole courageuse sur les troubles alimentaires
Le documentaire aborde aussi un aspect plus intime de son histoire : son trouble alimentaire, un sujet rarement discuté dans le milieu sportif masculin.
« À la fin de 2011, le directeur de performance de Plongeon Grande-Bretagne m’a dit que je devais perdre du poids. Que j’étais en surpoids et que je devais avoir l’air plus mince, plus élancé, comme en 2008 », raconte-t-il.

En 2008, Daley n’avait que 14 ans, devenant le deuxième plus jeune athlète masculin de l’histoire olympique britannique. « C’était la première fois où je me suis senti jugé non pas pour mes performances dans la piscine, mais pour mon apparence. J’ai pris des mesures assez extrêmes pour faire en sorte que la nourriture ne reste pas dans mon estomac. C’était la seule chose à laquelle je pensais à l’approche des Jeux olympiques. (…) J’ai encore honte d’en parler aujourd’hui. Une fois que tu es de l’autre côté, ça semble facile de demander de l’aide. Mais quand tu es en plein dedans, tu as l’impression que personne ne peut t’aider. »
Il confie aussi avoir eu l’impression que « les gars n’avaient pas de troubles alimentaires, que les gars n’avaient pas de problèmes de santé mentale. Les gars devaient être machos. » Daley avoue s’être senti très seul pendant cette période.
Dans une entrevue accordée au Times à l’occasion du lancement du documentaire, il confie aussi avoir encore aujourd’hui des difficultés avec son image corporelle.
Une diffusion mondiale
Le documentaire sera accessible à l’échelle mondiale (hors Europe) dès le 1er juin via le site https://olympics.com.
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