Jeudi, 19 septembre 2024
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    Début des tests pour un vaccin à ARN messager contre le VIH

    La société américaine de biotechnologie Moderna, désormais largement connue du grand public puisqu’elle a donné son nom à l’un des vaccins utilisés contre le Covid-19, vient de démarrer un essai clinique pour un vaccin contre le VIH, basé sur la nouvelle technologie mise en lumière dans la lutte contre le coronavirus : l’ARN messager (ARNm).

    L’essai de phase 1, consiste à injecter pour la première fois le produit à des humains, sur un petit groupe de volontaires, afin de vérifier sa bonne tolérance par l’organisme et de mesurer la production des anticorps en fonction des doses administrées, par comparaison avec un placebo. Comme l’indique la note fournie par l’Initiative internationale pour un vaccin contre le sida, publiée le 11 août sur le site Clinical Trials, l’essai concernera 56 participants séronégatifs a démarré le 19 août. Les résultats ne sont pas attendus avant le printemps 2023.

    L’ARN messager est sans doute le principal espoir actuel de trouver enfin une solution de vaccin contre le virus responsable du sida. La technique, utilisée contre le Covid-19 par les vaccins de Pfizer et de Moderna, a été découverte en 1961 par deux scientifiques français de l’Institut Pasteur, Jacques Monod et François Jacob, qui ont reçu pour ces recherches le prix Nobel de médecine quatre ans plus tard. Elle consiste à apprendre au corps à produire lui-même les protéines contre lesquelles il devra lutter pour contrer la maladie visée.

    Dans le détail, Moderna va ici tester deux approches de vaccin dont le but est d’«induire des classes spécifiques de réponses des cellules B et guider leur maturation précoce vers le développement d’anticorps largement neutralisants (bnAb) via une plate-forme d’ARNm». Derrière cette formulation complexe, les scientifiques cherchent à produire des protéines sanguines capables de se fixer sur les fameuses «pointes» qui hérissent la surface du virus du VIH, lui permettant de pénétrer les cellules humaines, afin de les désactiver.

    L’utilisation de la technologie de l’ARNm pourrait considérablement accélérer le rythme du développement d’un vaccin anti-VIH, croient certains chercheurs.

    Cela dit, il va tout de même encore falloir attendre plusieurs années avant de parvenir, le cas échant, à une vaccination de la population générale. 

    Après la phase 1 de l’étude, prévue donc pour 2023, et si elle est concluante, le vaccin devra encore passer les phases 2 et 3 (qui devraient prendre une à trois ans chacune si elles sont concluantes) avant une éventuelle commercialisation. Bref, il faudra à la fois garder espoir et être patient.

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