Jeudi, 3 octobre 2024
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    Les célébrités, apôtres de la lutte contre le sida et victimes de la maladie

    D’Élizabeth Taylor à Magic Johnson, les vedettes du cinéma ou du sport ont joué un rôle déterminant dans la lutte contre le sida qui a provoqué la mort de plusieurs artistes de premier plan comme le comédien Rock Hudson et les chanteurs Freddie Mercury et Klaus Nomi. 

    Pionniers de la lutte contre la maladie, Elizabeth Taylor, récemment disparue, et Elton John ont été parmi les premiers à livrer bataille, tant pour lever des fonds que pour lutter contre la stigmatisation de cette maladie, qualifiée par certains de «cancer gay» à ses débuts, il y a une trentaine d’années.

    Chaque année depuis 1999, Elton John et son compagnon David Furnish organisent le célèbre «White Tie and Tiara Ball», un dîner destiné à lever des fonds au profit de l’Association Elton John contre le sida (EJAF). Depuis sa création en 1992, l’EJAF a reçu 225 millions de dollars, réinvestis dans des projets à travers 55 pays, dont à la Clinique L’Actuel.

    «Elton et David sont passionnés par leur travail en faveur de la fondation. Toutes les semaines, ils se tiennent informés par téléphone et supervisent les projets», explique Anne Aslett, qui dirige la branche britannique de l’EJAF. «Les célébrités peuvent donner un point de vue personnel chargé en émotions. Leur influence peut être immense», ajoute-t-elle, et de citer le travail effectué par la princesse Diana ou les actrices Whoopi Goldberg et Sharon Stone.

    La mort soudaine de nombreux jeunes homosexuels à New York et en Californie au tout début des années 80 a marqué l’entrée du sida dans la sphère publique. Trois décennies plus tard, la maladie a tué près de 30 millions de personnes à travers le monde, dont de nombreuses stars.

    Rock Hudson a été la première célébrité à y avoir succombé en 1985, à 59 ans. Sa mort, si elle a permis d’éveiller les consciences, a marqué le début d’une hécatombe dans le milieu artistique. L’artiste Keith Haring est mort en 1990, à 31 ans. L’année suivante, le chanteur de Queen, Freddie Mercury, et Jacques Morali, le créateur des Village People, eux aussi succombent à la maladie.

    Mais c’est aussi au cours de cette même année 1991 que la star américaine du basketball Magic Johnson révèle sa séropositivité. Magic Johnson a aujourd’hui 51 ans. Il doit sa survie au cocktail d’antirétroviraux qu’il prend depuis une quinzaine d’années. Au plan médiatique, l’ex-star des parquets est un des rares Noirs à parler de la maladie.

    Car, ainsi qu’il le racontait récemment au magazine Newsweek, si de nombreux points ont été marqués en termes de prévention chez les homosexuels, les Noirs américains refusent bien souvent de parler du sida. Et, selon des chiffres datant de 2006, le taux d’infection chez les femmes noires est 15 fois supérieur à celui des femmes blanches aux États-Unis.

    «Ces chiffres me désolent. La communauté homosexuelle a très bien réussi à faire passer le message. Mais dans notre communauté, le virus et les stigmates qui l’accompagnent empêchent tout progrès», se lamente Magic Johnson.

    Le poids des stars est évident dans la récolte de fonds, mais certaines associations rappelle que ce qui compte le plus, ce ne sont pas les apparitions furtives de vedettes à des événements caritatifs mais leur engagement sur le long terme.

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