Mardi, 21 octobre 2025
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    La santé sexuelle des personnes non binaires est encore trop méconnue, selon une nouvelle étude

    Une récente revue scientifique met en lumière un manque criant de connaissances sur la sexualité et la santé sexuelle des personnes non binaires. Publiée dans la revue à comité de lecture Archives of Sexual Behavior, cette étude dresse le bilan de douze années de recherches (2012 à 2024) sur la sexualité, la santé sexuelle et la satisfaction relationnelle des personnes non binaires.

    Bien que le nombre d’études portant sur ces populations soit en hausse, les auteur·trice·s soulignent qu’il reste encore beaucoup à faire pour combler les importantes lacunes actuelles. Selon eux, des recherches plus inclusives sont nécessaires pour améliorer concrètement la santé sexuelle des personnes de genres divers, souvent marginalisées dans le milieu scientifique.

    Réalisée par Fraedan Mastrantonio, Hanna Kovshoff et Heather Armstrong, du School of Psychology de l’Université de Southampton, la recherche s’intitule Non-Binary People’s Sexuality, Sexual Health and Relationship Satisfaction: A Review of 12 Years of Quantitative Research (2012–2024).

    Les chercheur·euse·s ont analysé 44 études quantitatives comportant des participant·e·s non binaires, après avoir passé au crible plus de 26 000 articles scientifiques. Leur constat est sans appel : les travaux axés spécifiquement sur les personnes non binaires demeurent terriblement insuffisants.

    Des sexualités plus diversifiées et des besoins mal compris
    Selon l’étude, les personnes non binaires se décrivent souvent à l’aide d’identités non monosexuelles – par exemple queer ou pansexuelles. Leurs orientations et expressions sexuelles seraient plus variées que celles des groupes hétérosexuels ou homosexuels, et leur manière de vivre l’intimité remettrait fréquemment en question les normes sociales.

    Sur le plan de la satisfaction sexuelle et relationnelle, les personnes non binaires présentent des résultats semblables à ceux des personnes trans binaires. Toutefois, les chercheur·euse·s dénoncent le manque d’outils et de vocabulaire adaptés pour représenter fidèlement leurs expériences.

    Souvent, les études ont tendance à regrouper toutes les minorités de genre dans une seule catégorie, ce qui efface les différences importantes à l’intérieur même de ces groupes. L’article recommande donc que les recherches futures adoptent un langage et des mesures neutres sur le plan du genre, et qu’elles considèrent les personnes non binaires comme un groupe distinct. Cela permettrait de mieux comprendre leurs besoins spécifiques en matière de santé sexuelle, de bien-être et de relations intimes.

    Des lacunes dans l’accès aux ressources
    L’étude relève également des inégalités importantes dans l’accès aux ressources de santé sexuelle, appelant à y remédier de manière concrète et inclusive.

    Les auteur·trice·s insistent sur la nécessité, pour la communauté scientifique, de mieux inclure les personnes qui remettent en question le système binaire de genre, en validant des outils adaptés, en utilisant un langage véritablement inclusif et en consultant davantage les communautés concernées.

    Selon eux, amplifier les voix non binaires dans le milieu académique pourrait permettre de produire des recherches plus crédibles, plus nuancées et plus pertinentes. Une telle approche profiterait directement à la santé sexuelle et au mieux-être des personnes de genres divers, longtemps marginalisées tant dans la société que dans les études sur la sexualité.

    L’étude peut-être consultée au lien suivant ici.

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