À l’occasion de la journée du coming out qui se tiendra le 11 octobre, le footballeur australien Josh Cavallo, ouvertement gai, affirme que le football masculin demeure un milieu « très toxique » pour les joueurs qui assument leur orientation sexuelle.
Dans une entrevue accordée à BBC Sport, Cavallo — qui a quitté l’Australie en juillet pour se joindre au club anglais Peterborough Sports, dans une ligue semi-professionnelle — a parlé sans détour de la réalité de vivre ouvertement son homosexualité dans un sport encore marqué par la masculinité toxique.
Le joueur de 25 ans, qui a fait son coming out public en octobre 2021, confie qu’il reçoit « plusieurs menaces de mort chaque jour ». Pour lui, la route vers un véritable changement est encore longue :
« Il reste des montagnes à gravir. Pas une semaine ne passe sans qu’on entende parler d’un nouvel incident. »
En janvier 2022, le club de Melbourne Victory a d’ailleurs écopé d’une amende de 5 000 $ AUD (environ 4 600 $ CAN) après que des partisans aient lancé des insultes homophobes contre Cavallo pendant un match contre son ancienne équipe, Adelaide United.
« Ce que j’entendais ce soir-là était blessant et profondément insultant pour ma communauté. J’ai choisi de ne pas réagir, parce que je savais que ça ne ferait qu’alimenter la haine », raconte-t-il.
« Être un joueur gai, c’est encore très risqué »
Selon lui, il faudrait « déplacer des montagnes » pour voir des joueurs ouvertement gais ou bisexuels dans la Premier League anglaise.
« Je ne vais pas embellir la réalité. Il y a encore beaucoup de choses effrayantes qui attendraient la première personne à franchir ce pas. Dans le monde du foot, être un joueur ouvertement gai, c’est un endroit très toxique. »
Son constat rappelle celui de Justin Fashanu, pionnier et première vedette du foot professionnel à avoir fait son coming out en 1990. Fashanu a été victime d’un harcèlement médiatique homophobe incessant avant de mourir par suicide en 1998.
Trouver un club où il peut être lui-même
Malgré la persistance d’une culture de virilité agressive dans le football masculin, Cavallo se dit heureux de l’accueil qu’il a reçu à Peterborough Sports : « Tout le monde a été bienveillant. Le respect est là. »
Avant de s’engager avec le club anglais, il avait reçu d’autres offres à l’étranger : « Ce n’était pas une question de jouer au plus haut niveau possible. Je voulais avant tout trouver un club où je me sentirais bien, où je pourrais être moi-même sur et en dehors du terrain. Peterborough m’a offert exactement ça. »
Un symbole de courage et de persévérance
Josh Cavallo continue de faire figure d’exemple dans un milieu où peu osent encore parler ouvertement de leur orientation. Son message, à la fois lucide et porteur d’espoir, rappelle que si le football a fait quelques pas vers l’inclusion, le terrain est encore loin d’être égal pour tou·te·s. « Je ne suis pas juste un joueur de foot gai. Je suis un être humain qui veut pratiquer le sport qu’il aime sans craindre pour sa sécurité. »

