Mardi, 28 octobre 2025
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    Quand les Belles-Sœurs deviennent symphoniques

    D’après l’œuvre phare de Michel Tremblay, Les Belles-Sœurs (1965), et basé sur le théâtre musical de René Richard Cyr et Daniel Bélanger, Les Belles-Sœurs symphonique est une adaptation inattendue de ce grand classique — et ce sera sans aucun doute un événement incontournable!

    La version symphonique du classique de Michel sera présentée cet été à Montréal et à Québec.
    Après avoir été adaptée au cinéma par René Richard Cyr, l’œuvre incontournable du théâtre québécois fait l’objet d’une adaptation symphonique dont l’idée originale est de l’Orchestre symphonique de Montréal, en collaboration avec le Théâtre d’Aujourd’hui. L’adaptation symphonique est signée Simon Leclerc, la mise en scène est imaginée par Lorraine Pintal, tandis que Nicolas Lemieux agit à titre de directeur de la création. Ce concert symphonique sera présenté 5 fois, du 30 juillet au 2 août, à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, à Montréal. Elle sera ensuite présentée du 28 au 30 août au Grand Théâtre de Québec.

    Vêtues de leurs plus belles tenues (des années 60!) et accompagnées de leur maître de cérémonie — incarné par Simon Boulerice —, les Belles-Sœurs se prêteront à un gala particulièrement original alors que ce rôle ajouté de maître de cérémonie permettra, tout en nuance, un équilibre artistique entre des interventions ludiques et des liens cohérents qui permettront de faire comprendre les enchaînements musicaux en l’absence d’une portion théâtrale. Entre les grandes envolées vocales des 14 chanteuses formant la merveilleuse distribution, les harmonies des orchestres et le jeu du Maître de cérémonie se retrouveront des éléments de décor et de théâtralité rappelant cet univers si particulier et distinct des Belles-Soeurs. On retrouvera sur scène Marie Denise Pelletier dans le rôle de Germaine Lauzon, Marie Carmen dans celui de Rose Ouimet, et Joe Bocan dans la peau de Gabrielle Jodoin. La distribution comprend également Luce Dufault (Pierrette Guérin), Marie-Michèle Desrosiers (Marie-Ange Brouillette), Kathleen Fortin (Des-Neiges Vermette), Lulu Hughes (Thérèse Dubuc), Louise Latraverse (Olivine Dubuc), Natalie Choquette (Lisette de Courval), France Castel (Rhéauna Bibeau), Judi Richards (Angéline Sauvé), Laeticia Isambert-Denis (Linda Lauzon) et Lunou Zucchini (Lise Paquette). Tant à Montréal qu’à Québec, la cheffe Dina Gilbert assurera la direction musicale, avec les mêmes quatorze interprètes sur scène. Pour les représentations à Montréal, les chanteuses seront accompagnées par l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières, tandis qu’à Québec, elles seront soutenues par l’Orchestre symphonique de Québec.

    La pièce Les Belles-Sœurs, écrite en 1965 et jouée pour la première fois en 1968, est une œuvre majeure dans la carrière de Michel Tremblay, non seulement sur le plan littéraire, mais aussi personnel, culturel et identitaire — y compris en tant qu’homme gai dans un Québec encore très conservateur. Lorsque Michel Tremblay écrit Les Belles-Sœurs, il bouscule les normes théâtrales, sociales et linguistiques du Québec. Il ose faire parler des femmes de la classe ouvrière en joual, la langue populaire qui était stigmatisée de l’époque.

    Cette audace marque un tournant dans le théâtre québécois : c’est la première fois
    qu’on donne une voix sur scène à ces femmes marginalisées, souvent invisibles dans la
    culture dominante.

    Une résonance personnelle
    Pour Tremblay, cette pièce représente aussi une forme d’émancipation personnelle. Il y projette à la fois sa propre marginalité et celle des personnages féminins. Comme homme gai dans une société dominée par l’Église catholique et le patriarcat, il se sent profondément en marge. En faisant exister ces femmes « invisibles » sur scène, Tremblay exprime aussi son sentiment d’exclusion et sa quête d’identité. Il dira plus tard qu’il a toujours eu une profonde affinité avec les figures féminines opprimées, dans lesquelles il reconnaissait sa propre réalité.

    Même si l’homosexualité n’est pas au cœur de Les Belles-Sœurs, la pièce porte la signature d’un regard queer sur le monde : un regard lucide, sensible, et souvent ironique sur les mécanismes d’oppression, de conformisme, de honte et de solidarité. Une vision qui allait devenir centrale dans le reste de son œuvre.

    INFOS | Cinq représentations à Montréal : les 30 et 31 juillet ainsi que les 1er et 2 août
    (2 représentations) 2025, à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Trois représentations à Québec : les 28, 29 et 30 août (2 représentations) 2025, au Grand Théâtre de Québec.

    https://www.lesbellessoeurssymphonique.com

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