Lundi, 17 novembre 2025
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    Le secrétaire à la Défense des États-Unis partage une vidéo homophobe

    En fin de semaine, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a partagé et approuvé sur son compte X personnel une entrevue de CNN avec Doug Wilson, pasteur de son Église, dans laquelle ce dernier plaidait pour l’instauration d’une théocratie chrétienne mondiale et le retour des lois américaines criminalisant l’homosexualité.

    Hegseth est membre de la Communion of Reformed Evangelical Churches (CREC), une dénomination cofondée en 1998 par Wilson, qui se décrit lui-même comme un nationaliste chrétien. Selon son site web, la CREC compte aujourd’hui plus de 130 églises aux États-Unis et ailleurs. Le 7 août, Hegseth a publié l’entrevue de CNN avec Wilson et deux autres dirigeants de la Christ Church d’Idaho, accompagnée de la phrase « All of Christ for All of Life » — à la fois l’un des slogans de Wilson et le titre de son balado produit par sa maison d’édition, Canon Press, qui a également diffusé la vidéo reprise par Hegseth.

    Dans cet entretien, Wilson a défendu plusieurs de ses positions extrémistes, dont son affirmation que les États-Unis devraient rétablir la criminalisation des relations sexuelles consenties entre personnes de même sexe.

    « À la fin des années 1970 et au début des années 1980, la sodomie était un crime passible de prison dans les 50 États. L’Amérique de cette époque n’était pas un enfer totalitaire », a déclaré Wilson à CNN en précisant qui souhaitais voir ces lois rétablies.

    Rappelons que les lois antisodomie ont joué un rôle central dans la Lavender Scare des années 1950, permettant aux conservateurs de purger les personnes LGBTQ+ de la fonction publique et de la vie publique. De plus, Wilson se trompait sur la chronologie : l’Illinois a abrogé sa loi en 1961, suivi du Connecticut en 1971 et de la Californie en 1975.

    Militant farouche contre les droits LGBTQ+ et les réformes légales qui les soutiennent, Wilson s’oppose depuis des décennies au mariage entre personnes de même sexe, qu’il surnomme avec mépris «same-sex mirage». Dans un billet de blogue de 2015, il affirmait que soutenir le mariage homosexuel est «bien plus grave» pour un chrétien que de soutenir l’esclavage. Dans un texte subséquent, il écrivait que la sodomie est «pire que l’esclavage» aux yeux de Dieu, qualifiant les relations sexuelles consenties entre personnes de même sexe de «forme particulièrement virulente d’esclavage au péché», un esclavage qui serait selon lui «la pierre angulaire de toutes les autres formes d’esclavage inacceptables».

    Dans la vision de Wilson, l’esclavage racial tel que pratiqué aux États-Unis était un système « non biblique », mais pas dépourvu de mérites. Interrogé par CNN sur le fait qu’il avait déjà affirmé que l’esclavage avait favorisé « l’affection entre les races », il a maintenu ses propos : « Ça dépend de quel maître et de quel esclave on parle. L’esclavage était exercé par des êtres humains faillibles, avec des abus horribles, mais certains propriétaires d’esclaves étaient de bonnes personnes qui ne les maltraitaient pas. »

    Ce point de vue, profondément révisionniste, s’inscrit dans le discours actuel d’apologie confédérée. Sans surprise, Wilson s’est déjà décrit comme « paléo-confédéré » et « authentique » nationaliste chrétien.

    Les opinions de Wilson vont de pair avec d’autres croyances courantes dans les milieux évangéliques ultraconservateurs, notamment l’idée que les femmes doivent être subordonnées aux hommes et que le 19e amendement (accordant le droit de vote aux femmes) devrait être abrogé.

    La proximité de Hegseth avec ce courant n’est pas nouvelle. Bien qu’il fréquente une église de la CREC au Tennessee et non la Christ Church de Wilson, il l’a publiquement soutenu à plusieurs reprises et a assisté récemment à l’ouverture de la Christ Church à Washington D.C., selon CNN.

    Confirmé de justesse par le Sénat en février (51-50, grâce au vote décisif du vice-président J.D. Vance), Hegseth avait déjà suscité de vives critiques pour ses liens avec l’évangélisme d’extrême droite, notamment ses tatouages comme l’expression latine « Deus Volt », associée depuis longtemps aux symboles nationalistes chrétiens. Depuis sa nomination, il a dirigé des projets phares de l’administration Trump, comme le rétablissement de l’interdiction pour les personnes transgenres de servir dans l’armée et le retrait du nom de Harvey Milk d’un navire de la marine.

    « Hegseth incarne l’idée d’une armée américaine conçue comme instrument de guerre sainte », a déclaré à PBS NewsHour en décembre Brad Onishi, spécialiste de l’extrémisme religieux. « Il se présente comme un croisé chrétien. […] Si vous cherchez un président prêt à invoquer l’Insurrection Act pour déployer l’armée contre des soulèvements dans les villes américaines, pour utiliser la force militaire contre des manifestants, Hegseth est l’homme de la situation. »

    Source : them.us

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