Samedi, 27 septembre 2025
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    Durand Bernarr, l’artiste inspiré qui ne compte pas expirer

    Durand Bernarr est bien connu du monde soul-R&B, lui qui y baigne depuis maintenant 20 ans. En 2019, l’auteur-interprète s’est toutefois fait découvrir par un plus large public en atteignant la finale de la téléréalité The Next Big Thing. Après DUR& et Wanderlust, il a lancé Bloom, une ode aux relations amicales, plus tôt cette année. Il a aussi décroché une première nomination aux Grammys pour son album En Route, en plus de faire vibrer le festival Osheaga en août dernier.

    Qu’est-ce qui t’a incité à consacrer un album aux relations platoniques?
    Durand Bernarr : On parle trop des relations romantiques. On se concentre trop sur l’idée qu’une seule personne doit être tout pour nous. Pourtant, dans la vie, on a des amis qui jouent des rôles différents : un ami qui s’y connaît en politique, un autre qui cuisine très bien, un autre encore qui comprend la mécanique. Mais vous n’iriez pas voir votre ami qui sait cuisiner pour lui demander de pratiquer une opération à cœur ouvert, n’est-ce pas?

    Il est donc essentiel de mettre en valeur les personnes qui composent notre communauté et notre réseau de soutien. Ce sont elles qui seront là quand vous serez malade, en deuil, en pleine épreuve ou confronté à une perte. Ces relations-là, que j’ai particulièrement vécues à l’âge adulte, m’ont donné énormément de force. Je me suis dit que les gens devaient le savoir. J’espère qu’en partageant cette histoire, en parlant de ces liens platoniques, les gens feront le point sur leurs propres relations.

    La création de l’album a été un nouveau défi pour toi en termes de production. Peux-tu expliquer pourquoi?
    Durand Bernarr : Quand je suis allé en studio pour enregistrer Bloom, j’avais chaque jour un auteur et un producteur différents. D’habitude, j’écris et j’enregistre seul. Je voulais trouver une nouvelle façon de raconter des histoires. C’est toujours mon histoire, mais elle pouvait être racontée autrement.

    J’ai aussi découvert que j’étais vraiment bon pour le travail d’équipe. J’ai accepté de lâcher beaucoup de contrôle. J’ai dit à tout le monde que j’étais là pour servir de vecteur. Que mon appréciation personnelle n’était pas le plus important : c’était secondaire. Parce qu’en réalité, beaucoup d’artistes n’aiment pas leurs plus grands succès. Tina Turner n’aimait pas What’s Love Got to Do with It. Patti LaBelle n’aimait pas New Attitude. Toni Braxton n’aimait pas du tout Un-Break My Heart la première fois qu’elle l’a entendue. Et — je le répète souvent — Coco de SWV [Sisters With Voices] n’aime aucune des chansons qu’elle interprète avec le groupe. Pourtant, ces chansons leur ont permis de se produire encore aujourd’hui.

    CRÉDIT PHOTO : Orin Fleurimont

    Tu as collaboré à plusieurs reprises avec le Montréalais Kaytranada. Qu’en as-tu retiré?
    Durand Bernarr : Il n’a besoin de faire aucun effort. C’est un génie à part entière. J’adore sa façon d’aborder les choses. Travailler avec lui, c’est un vrai plaisir. C’est quelqu’un d’adorable, dans son ensemble. Et c’est ça qui rend l’expérience encore plus agréable :
    collaborer avec des gens qui ont bon cœur, qui aiment leur métier et ce qu’ils font. Ça rend le processus tellement plus simple.

    Tu es dans l’industrie musicale depuis de nombreuses années, mais il semble que le grand public ait mis du temps à te découvrir. Qu’en penses-tu?
    Durand Bernarr : Comme l’a dit le Dr [T. Anansi] Wilson, un très bon ami à moi :  « Tu brûles lentement parce que tu es le soleil, pas une allumette. » Tu es en constante ascension. Je ne me suis pas contenté de sortir une chanson et, six mois plus tard, de faire la couverture de Vogue. Tout s’est fait graduellement. Ça m’a permis d’apprécier chaque étape, de m’y habituer, et de réfléchir : « OK, maintenant qu’on est rendus là, quelle est la prochaine étape? » Rien ne s’est fait dans la précipitation.

    La musique peut donc traverser le temps?
    Durand Bernarr : Exactement. Running Up That Hill (A Deal With God) de Kate Bush en est un bon exemple. C’est une chanson des années 80, mais comme elle est apparue dans la série Stranger Things, elle a été diffusée en boucle et s’est retrouvée dans le palmarès iTunes. C’est ça, la beauté de la musique : elle n’a pas de date d’expiration.

    INFOS | https://www.durandbernarr.com

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