Samedi, 7 septembre 2024
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    Manon Massé, une femme de cœur — POUR LES 10 ANS DE QUÉBEC SOLIDAIRE

    Au moment où Québec Solidaire s’apprête à fêter son 10e anniversaire d’existence, la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Manon Massé, fêtait sa seconde année comme élue à l’Assemblée nationale. Celle qui est connue pour être proche des préoccupations de la population, qui endosse tous les dossiers concernant les communautés LGBT trace avec nous un premier bilan de son mandat

    Quel bilan personnel faites-vous de ces deux ans à l’Assemblée nationale ?
    Manon Massé. J’ai toujours eu un engagement politique mais pas partisan. Pour moi, être députée, c’est vraiment un passage, un outil de plus pour chercher la transformation sociale. Mes aspirations n’étaient pas de faire une carrière comme députée, mais plutôt de me dire que le Québec mérite plus et mieux que ce qui se fait actuellement. Avec mes 35 ans d’activisme à la défense des droits, j’avais essayé plusieurs outils, et je me suis dit pourquoi ne pas essayer celui-là aussi, dans la foulée de l’émergence de Québec Solidaire. Donnons-nous un parti politique qui sera un levier qui correspondra réellement à mes aspirations.

    Quel est le poids politique de Québec Solidaire avec seulement trois députés élus ?
    Québec solidaire a réussi dans les 10 premières années à faire élire 3 députés dans une Amérique plutôt à droite. Ce qui est assez unique, la présence d’un parti, féministe, écologique, de gauche, c’est assez unique. Cela vient ébranler les trois partis en place qui partagent grosso modo la même vision économique. Tout le monde connaît Françoise David et Amir Khadir, et moi je viens mélanger les genres, encore une fois (Rires !). Personnellement, je pense que la machine ne m’a pas mangé parce que d’une part, j’ai des outils pour prendre la parole en chambre, d’autre part, j’ai accès aux journalistes de la colline parlementaire. Enfin, c’est aussi une entrée directe à l’éxécutif avec la participation aux commissions parlementaires. Par exemple, lors de l’étude des crédits, j’ai pu interpeler directement la ministre Lucie Charlebois (Ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de lajeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie NDR) pour savoir les cours que donnent l’ISMS (Institut pour la santé des minorités sexuelles) vont être finalement gratuits. Par exemple, Bill Ryan et Françoise Susset qui donnent ces cours n’ont pas cet accès-la. Ou encore de signaler à la ministre que le Portail VIH/Sida vit dans un entrepôt et que cela n’a pas de bon sens. Je peux faire émerger la réalité des organismes communautaires de ma circons-cription. C’est un contact direct et cela peut changer beaucoup de choses pour améliorer les conditions de vie de certains organismes.

    Vous avez déposé en mai un projet de loi pour que les enfants transgenres mineurs puissent demander la mention de changement de nom à l’état civil ?
    Cela fait presqu’un an que les règlements ont été adoptés et nous n’avons rien réglé pour les enfants transgenres. Ni nouveau projet de lois, ni mesures transitoires pour que ces enfants soient considérés dans le genre de leur choix. Il faut souligner qu’il y a une grande ouverture de la part de la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, mais je ne comprends pas les délais actuels. La ministre me confirme qu’il y aura bientôt un projet de loi à portée générale, mais quand ? Nous avons fait la formation et donner toute l’information sur la question aux députés. Et le rapport de la commission proposant les nouveaux règlements précisait dans ses recommandations la nécessité d’agir rapidement pour les enfants transgenres. La ministre semble frapper un mur auprès de son caucus. Heureusement, certains collèges et Cégeps n’ont pas attendu le changement de loi pour respecter le nom et le genre choisi par les étudiants.

    Qu’en est-il de la politique nationale de lutte contre l’homophobie et du financement des organismes ?
    Je me suis fait confirmer que les montants alloués pour le bureau de lutte contre l’homophobie mais aussi pour toutes les subventions accordées à des organismes LGBT seraient les mêmes que l’année passée. Il faut comprendre qu’il n’y a pas de nouvelles subventions accordées depuis dix ans à de nouveaux groupes. Pour ces groupes, ils peuvent espérer des subventions de budgets discrétionnaires mais c’est trop peu pour fonctionner. Malheureusement, les attaques frontales des différents gouvernements successifs et particulièrement du dernier, celui de M. Couillard, avec ses compressions budgétaires, ont eu un impact sur les organismes communautaires et sur les tables de concertation du milieu communautaire. Le milieu communautaire est aujourd’hui fragilisé.

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