L’ancien propriétaire du club de danseurs Campus, Gary Blanchard, est décédé des suites d’une longue maladie le 21 mai dernier, dans son coin de pays qu’est la Mauricie. Il laisse dans le deuil son conjoint de longue date Luc Marchand et ses proches. Gary (1966-2025) était né en Mauricie et aimait y retourner souvent même s’il habitait Montréal. De longue date, il s’était acheté un chalet sur le bord d’un lac et, au moment de sa retraite, il y a habité de manière permanente avec son mari Luc.
Un hommage spécial sera rendu à Gary, comme il aimait qu’on l’appelle, le vendredi 13 juin, dès 15h, au club Campus (1111, rue Sainte-Catherine Est, Montréal). Des témoignages, une projection de souvenirs et plus encore attendent la clientèle du club et tous les gens qui ont connus Gary.
Dès l’annonce de son décès, une avalanche de commentaires a déferlé sur les réseaux sociaux. Le côté humain de Gary Blanchard est ce qui ressortait le plus, «c’est vraiment fou comment les gens ont témoigné leur amour et leur amitié envers Gary, et ce n’était pas seulement deux mots, c’était parfois un roman», de dire les larmes aux yeux Luc Marchand qui a été en couple avec Gary pendant 31 ans.
Parler du décès de Gary n’est pas chose facile puisque c’était une boule d’énergie sur deux pattes et surtout quelqu’un qui aimait profondément les gens. C’était aussi quelqu’un de foncièrement sympathique, empathique et très amical. Il arborait en tout temps son sourire éclatant.
Luc Marchand mentionne au passage leurs vacances à Hawaï, il y avait un petit bar près de l’édifice à condos où ils logeaient, à peine qu’ils avaient ouvert la porte «que quelqu’un crie ‘’Gary’’, c’était un client de Chicago et qui portait un t-shirt de Montréal !» «Une autre fois, nous étions à Miami, on descendait du taxi et quelqu’un sort du taxi qui suivait et se met à crier ‘’Gary’’, c’était un autre client de l’Ouest des États-Unis, de poursuivre Luc Marchand. C’était ÇA Gary ! Ll était aimé et apprécié par énormément de gens. Une autre fois, on rentre au Campus, en montant les escaliers, Gary reconnaît de dos un client, il s’approche de lui et l’enlace par en arrière, le gars se retourne et commencer à pleurer et dit à Gary que cela faisait des années que personne ne l’avait pris dans ses bras ainsi. On dirait que Gary avait un don pour aider les gens comme ça et leur faire sentir qu’ils sont appréciés. C’est pour cela que les gens l’aimaient beaucoup.»
Gary était un bout en train, quelqu’un de jovial qui prenait soin de sa clientèle et de ses danseurs. «Lorsqu’il voyait un nouveau client et que celui-ci était tout seul à une table, il allait à sa rencontre, il conversait avec lui, il l’amenait parfois à aller s’asseoir au bar avec lui. Il était un rassembleur», insiste Luc Marchand.
Gary fut propriétaire du Campus de 2002 à 2022 alors qu’il cédait le bar à un ancien employé et danseur, Guillaume Patenaude, qui œuvre maintenant pour des sites érotiques. À noter que le Campus fêtera ses 40 ans en aout prochain. Pourquoi je mentionne les 40 ans du Campus, parce qu’il y a un peu beaucoup de Gary dans ce que le Campus a perduré. Il y est rentré dès les tous débuts de ce bar, «Gary avait alors 18 ans moins un jour», de spécifier son conjoint épleuré. (…)
«La mort de Gary m’a beaucoup touché, c’est lui qui m’a donné ma chance au club lorsque j’y suis arrivé et qu’il m’a engagé comme danseur, de commenter Guillaume Patenaude. Gary était l’âme du Campus.»
«Gary était un gars qui a fait une belle vie, qui a fait aussi beaucoup de bien à beaucoup de monde, il savait reconnaître les gens qui étaient seuls ou esseulés et de leur faire sentir qu’ils avaient un ami en Gary», d’ajouter son mari.
La vie de Gary Blanchard était reliée à celle du Campus, sans Gary, on ne sait pas à vrai dire si ce club aurait survécu. «Gary était arrivé à Montréal et il ne lui restait plus d’argent, pas même pour s’acheter à manger, de continuer Luc Marchand. Il a entendu qu’un bar de danseurs nus allait ouvrir ses portes et espérait y être engagé. Il s’est présenté et il a été embauché par le propriétaire de l’époque. Puis, Gary a passé presque toute sa vie au Campus, il a gravit tous les échelons.» «Danseur, barman, gérant, puis en tant que propriétaire, Gary a fait beaucoup pour le Campus, de noter Guillaume Patenaude. Ce bar ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans lui.»
«Lorsqu’il a voulu céder son club, je suppose que bien des gens auraient voulu acheter le Campus, mais c’est à moi qu’il a fait confiance, il savait que je pouvais continuer à travailler pour le développer encore plus et y apporter des améliorations. C’est triste», dit Guillaume Patenaude.
«Gary était un vieil ami. C’est Richard Bureau [l’ancien propriétaire du Club Date] qui nous a fait nous rencontrer, cela remonte à loin. C’est une perte pour le Village. Je trouve ça triste pour Luc [son conjoint]. Nous avions beaucoup parlé et échangé durant la période difficile de la pandémie et les répercussions sur nos clubs et le Village. Le Village perd vraiment ici un de ses piliers avec la mort de Gary», souligne pour sa part Danny Jobin le copropriétaire du Club Date et de plusieurs autres commerces dans le secteur.
Si l’hommage est le vendredi 13 juin dès 15h au Campus, un autre événement marquant rappellera la vie de Gary. En aout prochain, le club soufflera ses 40 bougies. «On fera un mélange d’anniversaire du club et de celui à Gary puisque la fête de Gary était en même temps que celle du bar. On va continuer à le faire et à lui rendre hommage», de terminer Guillaume Patenaude.
INFOS : Bar Campus,
1111, rue Sainte-Catherine Est, Montréal

