Comme elle le fait depuis plusieurs années, Fierté Montréal met de l’avant, pour son édition 2025, une série de revendications politiques portées au nom des communautés LGBTQ+. Ces demandes s’inscrivent dans un travail de fond mené depuis 2020 par le Conseil québécois LGBT — un organisme de référence en matière de droits des personnes LGBTQ+ au Québec — avec la participation active de ses membres, dont Fierté Montréal fait partie.
Dans le cadre de sa mission, le Conseil québécois LGBT agit comme porte-voix des luttes visant à garantir l’accès plein et entier aux droits pour toutes les personnes LGBTQ+ du Québec. Les revendications rendues publiques cette année par Fierté Montréal appellent les gouvernements à poser des gestes concrets pour assurer l’autodétermination, la dignité et l’équité pour toustes.
Voici les revendications mises de l’avant en 2025
Financement accru des organismes 2SLGBTQIA+
Les gouvernements doivent augmenter leur soutien financier aux organismes 2SLGBTQIA+ par l’entremise des différents programmes existants. Un soutien particulier doit être accordé aux organismes œuvrant auprès des personnes réfugiées et demandeuses d’asile LGBTQIA+, notamment en finançant la formation de leurs équipes d’intervention, et ce, dans toutes les régions du Québec.
Reconnaissance du racisme systémique et lutte contre les discriminations
Le racisme systémique est une réalité au Québec. Malgré de nombreux rapports et
événements qui en témoignent, le gouvernement refuse toujours de le reconnaître
officiellement. Il est temps d’agir, de se solidariser et de s’éduquer afin de faire échec à cette injustice et de prévenir toute forme de négationnisme à son sujet.
Accès universel et gratuit aux soins d’affirmation de genre
Le gouvernement du Québec doit garantir un accès gratuit et équitable aux soins et
aux médicaments liés à la transition et à l’affirmation de genre, dans toutes les régions du territoire, sans discrimination ni délai abusif.
Interdiction des chirurgies non consenties sur les personnes intersexes
Les gouvernements doivent interdire les interventions chirurgicales génitales non consenties, qu’elles soient pratiquées sur des enfants ou sur des adultes intersexes. Ces pratiques
constituent des violations graves des droits humains.
Éducation à la sexualité inclusive et émancipatrice
Les gouvernements doivent financer des programmes d’éducation à la sexualité qui
soient positifs, inclusifs et libérateurs, intégrant les réalités des personnes 2SLGBTQIA+. Ces programmes doivent être offerts dans toutes les écoles et développés en collaboration avec les groupes communautaires spécialisés.
Soutien aux aîné·e·s 2SLGBTQIA+
Le gouvernement du Québec doit mettre en place des programmes d’accompagnement et de soutien pour les personnes aînées 2SLGBTQIA+ afin de briser leur isolement social. Il doit également reconnaître comme forme de maltraitance psychologique et institutionnelle le déni de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre dans les CHSLD et les résidences pour aîné·e·s (RPA).
Décriminalisation de la non-divulgation du VIH
Le gouvernement du Canada doit décriminaliser la non-divulgation du statut VIH lorsque la charge virale est indétectable, tel que reconnu par l’Organisation mondiale de la santé. Plus largement, la gestion de l’épidémie de VIH/sida doit reposer sur des approches de santé publique, et non sur le droit criminel.
Gratuité des soins liés au VIH/SIDA
Que les gouvernements assurent la gratuité complète de l’ensemble des soins liés au VIH/SIDA (PrEP, PPE, bi et trithérapie) pour toutes les personnes en ayant besoin. Actuellement, la PrEP, la PPE et les traitements anti-VIH ne sont pas entièrement gratuits pour tous. Bien qu’ils soient souvent couverts par la Régie de l’assurance maladie du Québec et les assurances privées, des coûts résiduels tels que les franchises ou les honoraires de professionnels de la santé sont encore présents. La gratuité complète de ces soins, comme c’est le cas dans certaines provinces comme le Manitoba, n’est pas encore en vigueur au Québec.
Décriminalisation de l’usage des drogues
Il est impératif que le gouvernement du Canada décriminalise l’usage personnel de drogues et qu’il finance adéquatement les organismes communautaires œuvrant selon les principes de la réduction des méfaits.
Décriminalisation du travail du sexe
Le gouvernement fédéral doit mettre fin à la criminalisation du travail du sexe et revoir l’ensemble du cadre légal entourant son exercice, dans une perspective de respect des droits et de sécurité des travailleur·euse·s concerné·e·s.
Solidarité avec les luttes autochtones et décolonisation
Fierté Montréal exprime sa solidarité envers les luttes autochtones et les mouvements pour la justice climatique. L’organisation reconnaît toutefois qu’elle n’a pas l’expertise ni la légitimité pour porter publiquement chacune de ces revendications. Majoritairement dirigées par des personnes allochtones, les organisations comme Fierté Montréal reconnaissent leur rôle dans le système colonial et leur responsabilité dans les injustices perpétuées envers les communautés autochtones. Elles s’engagent à devenir de meilleur·e·s allié·e·s et à mieux desservir les personnes bispirituelles (2 esprits). En ce sens, elles invitent les municipalités, ainsi que les gouvernements du Québec et du Canada, à entreprendre un réel processus de décolonisation, guidé par les personnes et les communautés autochtones, selon leurs priorités et leurs demandes.
En 2025, Fierté Montréal rappelle donc que la fête est aussi politique. Elle demeure un espace de mobilisation essentielle pour faire avancer les droits de toutes les personnes issues de la diversité sexuelle, de genre et romantique.

