Mercredi, 29 octobre 2025
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    L’Italie veut encadrer plus strictement les soins de réassignation sexuelle pour les mineurs

    Le gouvernement italien dirigé par Giorgia Meloni a approuvé lundi soir un projet de loi visant à renforcer les contrôles sur la prise en charge médicale des mineurs transgenres, en particulier l’usage des traitements hormonaux liés à la transition de genre. Cette initiative, présentée comme une mesure de « protection de l’enfance », a immédiatement suscité l’indignation des associations de défense des droits des personnes trans, qui y voient une restriction idéologique et stigmatisante.

    Le texte, qui doit encore être examiné et voté par le Parlement, prévoit l’instauration de nouveaux protocoles médicaux encadrant la prescription de bloqueurs de puberté ainsi que d’hormones féminisantes ou masculinisantes aux jeunes de moins de 18 ans souffrant de dysphorie de genre. Il introduit également l’obligation d’une approbation préalable par un comité d’éthique indépendant avant le début de tout traitement.

    Selon le gouvernement, cette réglementation vise à éviter les « décisions précipitées » et à garantir que les mineurs reçoivent un accompagnement psychologique adéquat avant d’engager une transition médicale. Toutefois, les défenseurs des droits des personnes trans dénoncent une atteinte à l’autonomie des patients et à la liberté thérapeutique, accusant l’exécutif de faire passer une idéologie conservatrice avant la science et le bien-être des jeunes concernés.

    Des manifestations ont été immédiatement organisées à travers plusieurs villes, notamment à Milan et à Rome, où des militants ont dénoncé une tentative de « pathologisation » et de « contrôle étatique » des identités trans. L’une des principales craintes exprimées par les associations concerne le risque d’allongement des délais de traitement, qui pourrait provoquer une détresse accrue chez les adolescents en pleine construction identitaire.

    La mesure s’inscrit dans une série d’initiatives récentes du gouvernement Meloni visant à réaffirmer ce qu’il appelle les « valeurs familiales traditionnelles ». En 2023, l’exécutif avait déjà demandé à certaines municipalités de cesser d’enregistrer les enfants de couples de même sexe, provoquant une vive controverse et des critiques internationales.

    Si le projet de loi est adopté en l’état, l’Italie rejoindra plusieurs autres pays européens qui ont récemment réévalué leurs politiques sur la transition de genre chez les mineurs, dans un climat de débats intenses entre enjeux médicaux, éthiques et politiques.

    Les professionnels de santé italiens appellent à une approche fondée sur les recommandations internationales et mettent en garde contre le risque de stigmatiser davantage une population déjà particulièrement vulnérable. Les prochaines semaines s’annoncent cruciales, alors que le Parlement s’apprête à débattre d’un sujet à haute sensibilité, au croisement de la médecine, de la politique et des droits fondamentaux.

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