Mercredi, 10 septembre 2025
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    Festival Phénomena : une 14e édition foisonnante

    Cette 14e édition du Festival Phénomena, qui s’annonce particulièrement riche et diversifiée, se tiendra du 1er au 24 octobre prochain. Elle marque aussi la dernière année de direction artistique de sa fondatrice D. Kimm. Après avoir consacré 24 ans à la compagnie Les Filles électriques, qu’elle a fondée en 2001, au Festival Voix d’Amériques qu’elle a piloté de 2003 à 2011, puis au Festival Phénomena depuis 2012, D. Kimm s’apprête à passer le flambeau en toute sérénité et bienveillance à son successeur, Gaétan Paré. Une transition qui ne manquera pas de susciter fébrilité et émotion.

    Au fil des ans, le Festival Phénomena a su conquérir le cœur du public montréalais. En avril dernier, il a d’ailleurs été couronné du 39e Grand Prix du Conseil des arts de Montréal, une reconnaissance soulignant sa singularité, son éclectisme, ainsi que son esprit festif et irrévérencieux.

    Un programme foisonnant et audacieux

    Parmi les spectacles attendus, TRANSFIGURATION du plasticien Olivier de Sagazan, présenté à l’Usine C, affiche déjà complet — les billets s’étant envolés dès le printemps. Un succès qui confirme le flair de D. Kimm, qui avait déjà fait découvrir cet artiste singulier au public montréalais en 2016. Mais que les retardataires se rassurent : l’édition 2025 regorge de propositions tout aussi intenses et intrigantes.

    Le quartier général du festival demeure La Sala Rossa et sa petite sœur La Sotterenea, deux lieux emblématiques où se déploieront cabarets et performances éclatées, audacieuses et festives. Fidèle à sa mission, Phénomena y mettra en lumière la diversité sous toutes ses formes — identités de genre, origines et pratiques artistiques.

    Cabarets flamboyants

    Le très couru Cabaret féministe pas gentil du tout revient pour une quatrième édition, réunissant des invitées flamboyantes et inspirantes au verbe affûté : Rose-Aimée Automne T. Morin, Nicole Brossard, Karla Etienne, Louise Harel, Émilie Monnet, Tatiana Zinga Botao et Pascale Montpetit. La soirée sera animée par l’infatigable Pénélope Jolicoeur, garante d’une atmosphère explosive.

    Deux autres cabarets viendront compléter l’expérience : un Gala de l’AstroQueer, orchestré par Mathieu Hérard avec tapis rouge et propositions glamour (le public est invité à briller de mille feux), et un Cabaret DADA piloté par Éliane Bonin et Nathalie Claude, une expérience délirante et indisciplinée. Ce dernier sera aussi le tout dernier spectacle sous la direction artistique de D. Kimm, avant une clôture festive avec la DJ et artiste interdisciplinaire Julie Delorme.

    La poésie à l’avant-scène

    La poésie sera également célébrée grâce à un cabaret surréaliste dirigé par le poète et éditeur Carl Bessette. On y entendra les voix fortes de Marjolaine Beauchamp, Virginie Beauregard D., Maya Cousineau Mollen et Catherine Lalonde, incarnant une poésie actuelle, frontale et habitée.

    Phénomena retrouve aussi Mathieu Arsenault, auteur à la plume acérée, avec Les Entrailles ouvertes, une plongée à la fois inquiétante et humoristique dans les soubassements de l’identité collective, en compagnie de la musicienne Géraldine et de la poète Maude Veilleux.

    Une programmation musicale hors normes

    La section musicale de cette édition s’annonce tout aussi foisonnante. Le très inventif Socalled se produira avec son band dans l’intimité de La Sala Rossa, tandis que Vivek Shraya, artiste multidisciplinaire de renommée internationale, prendra possession de La Chapelle – Scènes Contemporaines. Son livre I’m Afraid of Men, qualifié de « carburant culturel » par Vanity Fair, l’a consacrée comme une voix incontournable des enjeux identitaires et artistiques.

    Le festival mettra aussi en lumière les univers singuliers de Sandrine Masse (Wendat et québécoise) et Shauit (Innu de la Côte-Nord), deux auteur·e·s-compositeur·trice·s issus des Premières Nations. Enfin, les amateurs de rock seront servis avec un double programme électrisant réunissant Saints Martyrs et BRUE, deux formations flamboyantes et décapantes.

    Nouvelles voix et artistes émergents

    Phénomena poursuit également sa mission de découverte et d’accompagnement des artistes émergents. La chorégraphe Athéna Lucie Assamba, suivie par le festival depuis trois ans, présentera à La Sala Rossa KUL NNAM, une œuvre qui superpose l’univers du village africain et du club urbain dans une vision résolument afrofuturiste.

    En programme double, les collectifs NU.E.S et BOUCANE offriront une soirée de performance radicale et anti-patriarcale, un appel à la démocratisation des érotismes, dans une perspective inclusive, féministe et queer.

    Une ouverture à la communauté sourde

    Enfin, fidèle à l’engagement amorcé en 2019, Phénomena accorde une place importante à la communauté sourde. À l’Espace Bleu de l’Agora de la danse, Véro Leduc présentera une soirée de performances sourdes. La conteuse Marie-Pierre Petit proposera un spectacle en langue des signes québécoise (LSQ), tandis qu’à la Cinémathèque québécoise, la commissaire Émilie Peltier offrira une programmation de films signés par des réalisateurs et réalisatrices sourd·e·s.

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