Zahra Sedighi Hamedani et Elham Chubdar, deux lesbiennes militant pour les droits des personnes LGBTQI+, ont été condamnées à mort en Iran. Arrêtée en octobre dernier, l’une d’elle tentait de trouver asile en Turquie.
Elles sont âgées de 31 et 24 ans et ont été condamnées à mort en Iran par la Cour révolutionnaire d’Ourmia, a alerté lundi 5 septembre Hengaw, une ONG kurde de défense des droits humains. Plusieurs ONG exhortent l’Iran de suspendre l’exécution de ces sentences et appellent à la mobilisation internationale pour le sort des deux femmes.
C’est par un communiqué publié en ligne que l’autorité judiciaire iranienne a confirmé la condamnation à mort des deux militantes pour «corruption sur terre», soit l’incrimination la plus importante du code pénal en Iran. Cette charge, décrypte Amnesty international, comprend la «promotion de l’homosexualité», la «communication avec des médias hostiles à la République islamique»et la «promotion du christianisme».
Les ONG appellent à la mobilisation internationale
«Nous exhortons maintenant l’Allemagne et d’autres gouvernement étrangers à faire pression» sur l’Iran afin de parvenir à la libération des militantes, a déclaré Shadi Amin, coordinatrice de l’association iranienne 6Rang (Réseau iranien lesbien et transgenre), basée en Allemagne. «C’est la première fois qu’une femme est condamnée à mort en raison de son orientation sexuelle», a-t-elle ajouté. Hengaw affirme en outre que Zahra Sediqi Hamedani n’a pas eu accès à un avocat pendant sa détention.
Depuis plusieurs mois, le sort de Sedighi Hamedani, également connue sous le nom de Sareh, suscite l’inquiétude des militant·es. Elle a été arrêté le 27 octobre 2021 à la frontière entre l’Iran et la Turquie, où elle comptait demander l’asile. Par la suite, elle a été placée à l’isolement pendant près de deux mois.
Selon Amnesty International, la militante est poursuivie pour sa défense sur les réseaux sociaux des droits des personnes LGBTQI+. En mai 2021, elle est apparue dans un documentaire de la BBC perse à propos des persécutions LGBTphobes au Kurdistan irakien, où elle se trouvait encore.
Se sachant en danger, l’activiste avait envoyé, avant son voyage, des vidéos à 6Rang en demandant à l’association de les rendre publiques si elle était menacée. «Je veux que vous sachiez à quel point nous, les personnes LGBT, subissons des pressions. Nous risquons notre vie pour nos émotions.[…] mais nous trouverons notre vraie identité […] J’espère qu’un jour viendra où nous pourrons toutes et tous vivre en liberté dans notre pays […] Maintenant, je suis en route vers la liberté. J’espère arriver sans encombre», disait-elle. L’ONG Ilga avait mis en ligne une pétition sur www.AllOut.org pour en appeler de sa libération.