Au terme de plusieurs rebondissements, la Marche paneuropéenne des fiertés, interdite par les autorités de Serbie, pourra finalement avoir lieu ce samedi 17 septembre à Belgrade, grâce à la mobilisation LGBTQI+.
Énième rebondissement concernant l’Europride 2022 qui doit se tenir ce samedi 17 septembre à Belgrade. Devant le tollé suscité par l’interdiction de la Marche des fiertés européenne, les autorités serbes ont finalement reculé et accepté que la manifestation puisse se tenir, rapporte le média serbe Danas, information reprise par les organisateurs de la marche qui avaient fait appel de l’interdiction. Le parcours de la Pride sera néanmoins « considérablement raccourci », relève le quotidien.
L‘interdiction de manifester avait provoqué un tollé à travers l’Europe : 145 eurodéputés ont notamment publié un texte fustigeant la décision et la présidente du Parlement européen s’en est fait l’écho dans une lettre adressée à la Première ministre serbe – elle même ouvertement lesbienne –, Ana Brnabić. « Nous avons toujours besoin de Fierté. Trop de personnes vivent dans la peur, trop de discriminations perdurent. (…) J’aimerais dire que tous nos citoyens, jeunes ou plus âgés, peuvent vivre comme ils le souhaitent en Europe : vous pouvez vivre la vie que vous souhaitez vivre, vous pouvez aimer qui vous souhaitez aimer, et être qui vous souhaitez être. Ce Parlement existe pour protéger ces droits », a ainsi déclaré la Maltaise Roberta Metsola alors que la Serbie est candidate à l’intégration dans l’Union européenne.
Une pétition, portée par All Out, de la Belgrade Pride et European Pride Organisers Association (EPOA), a par ailleurs recueilli en quelques jours 27 000 signatures. En France, la secrétaire d’État aux Affaires européennes, Laurence Boone, a soutenu le mouvement fin août, déclarant : « La lutte contre toutes les discriminations, et notamment contre les personnes LGBT+, est au fondement du projet européen. Nous ne tolèrerons aucune entorse à ce principe cardinal de l’État de droit qui est le nôtre ! ».
Le gouvernement serbe avait justifié cette interdiction par des « risques de violence », alors que des groupes nationalistes et orthodoxes multiplient depuis plusieurs semaines des contre-manifestations et avaient prévu de défiler en même temps que l’Europride. Dans ces manifestations, on a pu voir de nombreux portraits du dictateur Vladimir Poutine ainsi que des drapeaux russes… En 2010, de violents affrontements avaient fait plus de 150 blessés autour de la Pride de Belgrade.