À la suite de son allocution, mardi dernier, pour souligner la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie à l’Assemblée nationale, la députée libérale de Westmount–Saint-Louis est bombardée de messages haineux.
Ébranlée, la députée a brisé le silence vendredi sur le torrent de malveillance que ses publications suscitent depuis plusieurs années, dans une entrevue avec La Presse Canadienne.
Elle a exprimé le souhait que les chefs de parti fassent une déclaration commune, autant le premier ministre que les chefs des oppositions, pour aller plus loin que la simple tolérance et lancer un appel à l’inclusion, au respect des droits.
« Je reçois tellement de haine chaque fois que je fais une publication que je fais ça à reculons, je me demande si je vais le faire parce que je ne sais pas si je suis capable (d’encaisser) », a-t-elle confié dans cette entrevue.
« Ce n’est pas que moi que ça affecte, ça affecte ma famille, mes enfants, mes collègues, il y a un ricochet, ce n’est pas seulement une personne qui est attaquée, ce sont tous les gens de ton entourage qui sont également affectés », a-t-elle poursuivi avant de s’interrompre, les sanglots dans la voix.
Sa prise de parole au Salon rouge a été publiée sur les réseaux sociaux et depuis, des internautes la traitent entre autres de « déchet », de « folle », de « vieille cruche ». On retrouve également toutes sortes de commentaires : « elle me fait vomir » ; « pourquoi voulez-vous normaliser l’homosexualité ? » ; « les LGBT ont voulu exagérer, ils en paient le prix » ; « pourquoi une majorité devrait se plier à la folie d’une minorité ? » ; « arrêtez de vouloir vous faire aimer et accepter par tout le monde », etc.
La députée libérale constate qu’il faudra poursuivre le travail de sensibilisation :.
« J’ai une grande peine, parce qu’on souhaite faire évoluer la société, mais en contrepartie, ça confirme la nécessité de prendre position contre l’homophobie et la transphobie», a-t-elle argué.
