Mercredi, 15 octobre 2025
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    Nic Marna fait un malheur sur BookTok

    Avec un million de mentions J’aime sur TikTok, plus de 62 000 abonné.e.s et des vidéos vues des centaines de milliers de fois, le Montréalais Nic Marna prouve l’attrait grandissant pour les opinions littéraires vivantes, nuancées et accessibles, ainsi que pour les recommandations de livres queers incontournables.

    Quand as-tu commencé à partager tes impressions de lecteur ?
    Nic Marna : En 2020, durant la pandémie, j’ai remarqué que beaucoup de gens parlaient de lecture sur TikTok. J’utilise les plateformes depuis toujours, mais je n’avais jamais fait ça. Tranquillement, j’ai tissé des liens avec d’autres créateurs de contenu sur la littérature. J’intervenais en commentant leurs vidéos. Ils me posaient des questions. Puis, j’ai décidé de faire ma première vidéo. Au début, je ne montrais pas mon visage et je ne parlais pas. Peu à peu, les choses ont changé. Nous voici aujourd’hui cinq ans plus tard.

    Comment expliques-tu ton succès ?
    Nic Marna : Je crois qu’il y a un besoin pour des personnes qui parlent de livres de façon plus nuancée. Quand les gens pensent à Booktok au premier niveau, il manque souvent de nuances, les gens détestent ou adorent, et ils ne parlent pas vraiment de l’histoire. De mon côté, j’ose croire que j’en parle de façon plus recherchée. Même si je fais parfois des vidéos où je présente plusieurs livres très rapidement et que ça pogne, je ne fais pas ça pour ça. J’essaie surtout de m’amuser, d’utiliser la plateforme de façon organique et de proposer régulièrement des livres dont les gens n’ont jamais entendu parler.

    Jusqu’à tout récemment, les gens ignoraient que tu étais un Québécois qui parle aussi français. Pourquoi ?
    Nic Marna : TikTok aime le contenu niché. Quand tu sors de ta zone pour parler d’autre chose, ça ne fonctionne pas et ça te fait rejoindre des gens qui font des commentaires médium-saignant. Tu le sais tout de suite quand tu publies une vidéo qui rejoint un public qui n’est pas celui que tu avais en tête. Donc, en restant dans la case de la littérature anglophone, c’était plus confortable et j’appréciais ma communauté.

    Cela dit, je lis dans les deux langues depuis toujours. Au cours des dernières années, j’ai constaté que je lisais beaucoup plus en anglais et je me suis fixé un but personnel de lire autant en français. Je me suis dit que si j’en parlais publiquement, il faudrait que je le fasse pour vrai et que je sois tenu de continuer.

    As-tu un diplôme en littérature ou en création littéraire ?
    Nic Marna : Non. J’ai suivi des cours au cégep et à l’université en création littéraire, mais rien de trop concret. J’ai fait mes études en marketing. Cela dit, je crée aussi de mon côté. Comme j’écris en anglais, j’ai développé un sens critique sur mon travail en lisant souvent en anglais.

    Quelle est ton occupation principale ?
    Nic Marna : J’ai fait toute ma carrière en marketing : je suis passé par les réseaux sociaux, le copywriting, le marketing digital et le marketing d’influence. Aujourd’hui, je me spécialise en partenariats marketing/influence et en brand marketing (image de marque, projets spéciaux, développement de marque etc.). Toutes les étapes de mon parcours en marketing ont un impact sur ce que je fais sur les réseaux sociaux.

    Où peut-on lire ton travail créatif ?
    J’écris sur Substack et j’ai été publié dans plusieurs magazines et journaux. Je viens d’écrire un texte commandité pour Hinge. J’écris surtout de la fiction et de la poésie, dont un roman qui n’est pas encore publié.

    À l’approche de Fierté Montréal, as-tu trois suggestions de livre queers ?
    Nic Marna : Le Straight Park, de Gabriel Cholette. C’est un des meilleurs livres que j’ai lus cette année. On est à l’intersection du monde queer montréalais et bilingue. Je me suis beaucoup reconnu dans sa façon de présenter l’aspect bilingue de la ville.

    Valide, de Chris Bergeron. J’adore son univers. Son livre est conçu de manière tellement unique. C’est un mélange d’autofiction et de science-fiction, qui parle d’intelligence artificielle et de trans identité. Arrête avec tes mensonges, de Philippe Besson. Un classique.

    Comme c’est l’été, ça me fait penser à lui. Il me fait pleurer comme ça ne se peut pas. Je suis très intéressé par le passé et le présent qui sont en conversation comme dans son livre.

    Quel est ton livre queer préféré de tous les temps ?
    Nic Marna : In the dream house de Carmen Maria Machado. C’est le mémoire d’une femme queer qui vit une relation abusive. On la suit avant, pendant et après. Chaque chapitre vient réinventer l’histoire. C’est impossible à expliquer, mais c’est tellement bon !

    Combien de temps consacres-tu à la lecture ?
    Nic Marna : Je lis plus d’une centaine de livres par année, soit environ deux à trois par
    semaine. Je lis surtout le soir avant de me coucher. Je pense toujours à la lecture et à l’écriture. C’est une histoire sans fin.

    INFOS | https://www.tiktok.com/@bookbinch
    https://www.instagram.com/bookbinch/
    https://substack.com/@bookbinch

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