La superstar de la pop Kesha a rejoint le cercle encore restreint des personnalités qui s’identifient comme omnisexuelles, une orientation sexuelle qui ressemble beaucoup à la pansexualité, mais qui comporte une nuance importante.
Sur l’application de rencontres Feeld, l’interprète du succès “Boy Crazy” indique que sa sexualité est « omnisexuelle », tout en précisant aussi son intérêt pour la « domination » et le « kink ».
À 38 ans, Kesha s’ajoute à une courte liste de célébrités qui se revendiquent ouvertement de cette orientation. La chanteuse américaine Sophie B. Hawkins, connue pour son hit des années 1990 “Damn I Wish I Was Your Lover”, avait déjà affirmé en 1992 être omnisexuelle. Du côté de la fiction, le personnage du capitaine Jack Harkness dans Doctor Who, incarné par John Barrowman, est également décrit comme tel.
Selon Andrew Peet, vice-président de la création chez Feeld, le fait que Kesha ait mis à jour son profil pour se définir comme omnisexuelle a entraîné « une nette augmentation » du nombre d’utilisateurs de l’application qui se reconnaissent aussi dans cette étiquette.
Omnisexualité vs pansexualité : une différence subtile
En termes simples, être omnisexuel·le signifie être attiré·e par des personnes de toutes identités et orientations de genre. C’est une description proche de la pansexualité, qui désigne une attirance non limitée par le sexe ou le genre de la personne. La différence réside dans la manière dont le genre entre en jeu dans cette attirance.
Les personnes pansexuelles affirment souvent que le genre « importe peu » dans leurs relations, tandis que les personnes omnisexuelles peuvent avoir une préférence ou trouver l’attirance renforcée par l’identité de genre de l’autre. Autrement dit, elles sont conscientes du genre, et celui-ci peut jouer un rôle positif dans leur désir.
Luke Brunning, professeur en éthique appliquée à l’Université de Leeds et expert en relations pour Feeld, explique : « L’omnisexualité signifie être attiré·e par des personnes de tous genres. Le préfixe “omni” veut dire “tout”. Ce qui distingue l’omnisexualité de la pansexualité, c’est que le genre anime ces attirances, alors que pour les pansexuels, il est moins déterminant. »
Il précise aussi que l’omnisexualité se distingue de la bisexualité par l’ouverture à l’ensemble du spectre des genres. « Cela ne veut pas dire que les différences de genre s’effacent. Les omnisexuels reconnaissent souvent que leur attirance pour chaque genre a une tonalité particulière, et il arrive qu’ils aient des préférences pour certains genres. »
En pratique, ces distinctions sont parfois minimes et même débattues au sein des communautés LGBTQ+, mais elles révèlent la complexité des attirances et leur richesse au-delà des cadres binaires traditionnels.
Une attraction «avec conscience»
Un autre expert de Feeld résume ainsi la différence : « Alors qu’une personne pansexuelle dira souvent que le genre n’entre pas vraiment dans l’équation, une personne omnisexuelle dira plutôt : “Oui, j’ai remarqué son genre… et ça me plaît quand même.” »
En somme, l’omnisexualité se définit comme une attirance qui englobe toutes les identités de genre, mais où la conscience du genre peut venir colorer, enrichir ou renforcer le lien.