Mercredi, 29 octobre 2025
• • •
    Publicité

    Prendre la parole par la couture

    Le 6 octobre dernier, Gay & Grey Montréal et EngAGE, le centre de recherche sur le vieillissement de l’Université Concordia, ont dévoilé leur propre courtepointe intergénérationnelle lors d’un 5 à 7 au Centre des mémoires montréalais (MEM).
     
    « C’était un bel hasard d’inaugurer le projet cette semaine, les astres se sont alignés »,
    mentionne Ada Sinacore, présidente de Gay & Grey, notant au passage que le 2 octobre était la première journée de visibilité lesbienne.

    « Cette courtepointe poursuit dans l’esprit du Aids Quilt (la courtepointe de l’espoir). [Elle] a été créée par des militants à San Francisco en 1987 et […] a été étalée sur le National Mall à Washington en 1987. Beaucoup d’entre nous connaissent les personnes dont les noms s’y retrouvent… On voudrait honorer les histoires que nous avons racontées autour de cette œuvre. »

    La courtepointe a été élaborée au cours de plusieurs mois en 2024 par une équipe d’artistes intergénérationnel.le.s, principalement des membres de Gay & Grey et des étudiant.e.s de Concordia, dans le cadre d’un projet de recherche sur l’isolement social et les connexions intergénérationnelles. Plusieurs artistes aîné.e.s étaient présent.e.s au lancement. « C’est un bel exemple de ce que la recherche peut donner, quand c’est fait ensemble dans un esprit de créativité », a commenté Kim Sawchuk, directrice de EngAGE. Ce n’est pas juste « parler de ce qui ne va pas », mais « prendre action pour améliorer les choses ». »

    « Au début, c’était les vieux d’un côté et les jeunes de l’autre », se souvient l’artiste Jean-Louis Sosa, membre de Gay & Grey. « Ensuite, le travail nous a rapprochés. » Certains artistes ont rendu hommage à des personnes décédées qu’ils ont aimées à travers le projet ; d’autres ont donné libre cours à un côté artistique qui n’a pas toujours été valorisé par le passé. « J’ai appris à coudre à 8 ans et ma mère m’a dit : “Un garçon ne fait pas ça” », se souvient un autre participant, Fred Wildman. D’autres se sont simplement amusés à faire de l’art avec leurs nouveaux amis, et à se parler.

    « C’était vraiment amusant de parler avec les plus jeunes, de les entendre partager leurs histoires », se souvient Daniel Wylie. « Une grande partie de l’art, c’est comment on s’est rassemblé pour le créer. Les gens disent : “Je ne sais pas comment parler à des personnes âgées” ou “Je ne sais pas parler à des jeunes” — ben, c’est pas sorcier, parlez-vous ! »

    Bruce Cameron, le cofondateur de Gay & Grey et mari de M. Sosa, a aussi participé au projet. Il était président de l’organisme quand le projet a été lancé.

    « C’était important pour nous de raconter l’histoire de notre génération, ceux qui ont vécu la crise du SIDA ou l’itinérance. Je pense que ça a ouvert les yeux à plusieurs personnes. Peut-être que les carrés ne sont pas toujours les plus beaux, mais ça reste un accomplissement. »

    La courtepointe reste dans les archives de Gay & Grey pour le moment, dans l’attente d’un espace d’exposition permanent.  

    INFOS | Visitez concordia.ca/research/aging/about.html pour en savoir plus sur les activités de EngAGE et ggmtl.com pour en savoir plus sur Gay & Grey. À noter que les activités sont principalement en anglais.

    Abonnez-vous à notre INFOLETTRE!

    Du même auteur

    SUR LE MÊME SUJET

    LAISSER UN COMMENTAIRE

    S'il vous plaît entrez votre commentaire!
    S'il vous plaît entrez votre nom ici

    Publicité

    Actualités

    Les plus consultés cette semaine

    Publicité