Le 6 octobre dernier, Gay & Grey Montréal et EngAGE, le centre de recherche sur le vieillissement de l’Université Concordia, ont dévoilé leur propre courtepointe intergénérationnelle lors d’un 5 à 7 au Centre des mémoires montréalais (MEM).
« C’était un bel hasard d’inaugurer le projet cette semaine, les astres se sont alignés »,
mentionne Ada Sinacore, présidente de Gay & Grey, notant au passage que le 2 octobre était la première journée de visibilité lesbienne.
« Cette courtepointe poursuit dans l’esprit du Aids Quilt (la courtepointe de l’espoir). [Elle] a été créée par des militants à San Francisco en 1987 et […] a été étalée sur le National Mall à Washington en 1987. Beaucoup d’entre nous connaissent les personnes dont les noms s’y retrouvent… On voudrait honorer les histoires que nous avons racontées autour de cette œuvre. »
La courtepointe a été élaborée au cours de plusieurs mois en 2024 par une équipe d’artistes intergénérationnel.le.s, principalement des membres de Gay & Grey et des étudiant.e.s de Concordia, dans le cadre d’un projet de recherche sur l’isolement social et les connexions intergénérationnelles. Plusieurs artistes aîné.e.s étaient présent.e.s au lancement. « C’est un bel exemple de ce que la recherche peut donner, quand c’est fait ensemble dans un esprit de créativité », a commenté Kim Sawchuk, directrice de EngAGE. Ce n’est pas juste « parler de ce qui ne va pas », mais « prendre action pour améliorer les choses ». »
« Au début, c’était les vieux d’un côté et les jeunes de l’autre », se souvient l’artiste Jean-Louis Sosa, membre de Gay & Grey. « Ensuite, le travail nous a rapprochés. » Certains artistes ont rendu hommage à des personnes décédées qu’ils ont aimées à travers le projet ; d’autres ont donné libre cours à un côté artistique qui n’a pas toujours été valorisé par le passé. « J’ai appris à coudre à 8 ans et ma mère m’a dit : “Un garçon ne fait pas ça” », se souvient un autre participant, Fred Wildman. D’autres se sont simplement amusés à faire de l’art avec leurs nouveaux amis, et à se parler.
« C’était vraiment amusant de parler avec les plus jeunes, de les entendre partager leurs histoires », se souvient Daniel Wylie. « Une grande partie de l’art, c’est comment on s’est rassemblé pour le créer. Les gens disent : “Je ne sais pas comment parler à des personnes âgées” ou “Je ne sais pas parler à des jeunes” — ben, c’est pas sorcier, parlez-vous ! »
Bruce Cameron, le cofondateur de Gay & Grey et mari de M. Sosa, a aussi participé au projet. Il était président de l’organisme quand le projet a été lancé.
« C’était important pour nous de raconter l’histoire de notre génération, ceux qui ont vécu la crise du SIDA ou l’itinérance. Je pense que ça a ouvert les yeux à plusieurs personnes. Peut-être que les carrés ne sont pas toujours les plus beaux, mais ça reste un accomplissement. »
La courtepointe reste dans les archives de Gay & Grey pour le moment, dans l’attente d’un espace d’exposition permanent.
INFOS | Visitez concordia.ca/research/aging/about.html pour en savoir plus sur les activités de EngAGE et ggmtl.com pour en savoir plus sur Gay & Grey. À noter que les activités sont principalement en anglais.

