Samedi, 1 novembre 2025
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    Candide au Théâtre Denise-Pelletier

    Œuvre majeure de la littérature française du XVIIIe siècle, Candide ou l’optimisme trouve un écho particulier dans les temps troublés que nous traversons. Conte philosophique, ce récit ironique de Voltaire propose un voyage initiatique qui incite, par la fable, à cultiver son esprit critique. Dans une adaptation et une mise en scène d’Hugo Bélanger au Théâtre Denise-Pelletier, les aventures de Candide prennent la forme d’un feu roulant de théâtralité, mêlant les genres et les effets pour mieux en faire ressortir le message.

    Peut-on philosopher avec humour et rire ? Bien sûr, surtout lorsqu’on pousse certaines doctrines jusqu’à l’absurde. Voltaire cherchait à dénoncer les fanatismes et à tourner en dérision l’idée que nous vivrions « dans le meilleur des mondes possibles ». Nous acceptons souvent, avec fatalisme, les malheurs qui nous frappent. Au fil de ses pérégrinations — jusqu’en Amérique —, Candide accumule les déconvenues avant de réaliser, à la toute fin, son aveuglement et de revenir, lucide, « cultiver son jardin ».

    De la Turquie au Pérou, de Venise à Berlin, Candide voyage beaucoup. Le défi, pour un metteur en scène, consiste à recréer ces lieux si différents sur scène, et, pour le comédien principal, à demeurer présent du début à la fin — une véritable performance. Gabriel Favreau, qui incarne Candide, relève ce défi en devenant l’incarnation même de l’optimisme.

    « Je n’avais jamais travaillé avec Hugo Bélanger, mais je connaissais son univers, explique-t-il. On sait qu’il s’inspire beaucoup des codes de la commedia dell’arte, un langage théâtral que j’avais envie d’explorer. »

    Fait amusant : Favreau ne connaissait ni le personnage ni son auteur avant d’auditionner. « Quand j’ai passé l’audition, je ne savais rien de Candide ni de Voltaire, raconte-t-il. Mais en répétant avec Hugo Bélanger, je me suis reconnu dans ce personnage — une candeur, une ouverture naturelle, cette capacité à dire oui, cette curiosité. »

    Si Candide peut sembler ridicule, il n’est pas seul à l’être. « Oui, il détonne dans ses réactions, mais tous les personnages de la pièce le sont un peu, précise Favreau. Dans la lecture qu’en fait Hugo Bélanger, ce sont tous des bouffons. La différence, c’est que Candide, lui, évolue. Sa vision du monde s’affine au fil du récit, alors que Pangloss, dont Voltaire se moque, ne change jamais. »

    Le rôle représente aussi un défi physique. « Je suis sur scène pendant une heure trente sans pause — je ne sais même pas si j’aurai le temps de prendre une gorgée d’eau ! (Rires.)

    Tous les autres comédiens jouent plusieurs rôles, ils sortent pour se changer, mais moi, je reste sur scène en continu. C’est exigeant physiquement : on oscille entre l’opéra, pour les décors et les costumes, et le cirque, par l’intensité du jeu. Tout est réglé au quart de tour : les répliques, les transitions, les déplacements. On passe d’un continent à l’autre en un clin d’œil. Je suis le point d’ancrage de toutes les situations, de tous les personnages… J’ai parfois l’impression d’être dans l’œil du cyclone ! (Rires.) Mais c’est extrêmement stimulant. »

    Impossible de s’ennuyer un seul instant dans ce chaos parfaitement orchestré. À l’image de l’œuvre originale, la pièce amuse, divertit et pousse à réfléchir sur notre rapport au monde. Sommes-nous simplement des jouets du destin, ou avons-nous le pouvoir de le changer ?

    INFOS | Candide
    Du 11 novembre au 6 décembre 2025
    Théâtre Denise-Pelletier
    D’après l’œuvre de Voltaire
    Adaptation et mise en scène : Hugo Bélanger
    Une création du Théâtre Tout à Trac
    En collaboration avec le Théâtre Denise-Pelletier
    https://www.denise-pelletier.qc.ca

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