La deuxième saison de « English Teacher » poursuit son exploration d’une école secondaire texane, où humour et drame s’entrelacent habilement au cœur de relations humaines et de conflits qui frôlent l’absurde, tout en demeurant étonnamment crédibles.
Créée et interprétée par Brian Jordan Alvarez dans le rôle d’Evan Marquez, la première saison nous avait plongés dans les défis personnels, professionnels et politiques d’un professeur d’anglais évoluant dans une école secondaire où les élèves se révèlent parfois trop futés à son goût, à l’inverse de certains collègues. La deuxième saison poursuit sur cette lancée, abordant des thèmes toujours aussi savoureux, avec un mélange d’ironie, de tendresse et de satires sociales.
Le premier épisode donne le ton : les élèves, au grand désespoir d’Evan, décident de revisiter la pièce « Angels in America », qui traite de l’apparition et de l’impact du sida dans les années 1980, pour en faire une version qu’ils jugent plus signifiante : « Covid in America ». L’intrigue offre son lot de répliques absurdes et savoureuses, telles que : « C’est aussi réussi et aussi raté que toutes les pièces que j’ai vues » ou encore « Ma sœur a eu la Covid et… (sanglot) elle n’a pas pu fumer pendant trois semaines ».
Tous les épisodes suivent une mécanique bien rodée : Evan repère un problème qui laisse tout le monde indifférent et propose une solution… qui entraîne des conséquences aussi absurdes qu’hilarantes. On se retrouve ainsi face à des boîtes de recyclage intelligentes qui espionnent les élèves, au « dangereux » gang des attaches autobloquantes (zip ties), à un soldat façon Terminator surgissant lors d’une journée Carrière et étrangement fasciné par Evan, à des élèves dont les besoins particuliers exigent des aménagements complètement décalés, à une chasse au trésor virant à l’hystérie, et à une soirée de graduation évoquée avec une nostalgie exagérée par des élèves qui sont encore présents sur place.
La palme revient toutefois à l’épisode où Evan se donne pour mission de confronter le fiancé de la fille du directeur, un homme qui lui semble être l’incarnation de tous les clichés associés aux hommes gais. Il tente de lui faire avouer son orientation, donnant lieu à une variation hilarante d’un ressort comique maintes fois exploité à la télévision. S’ajoute à cela la relation amoureuse en dents de scie d’Evan et de son chum, Malcom (Jordan Firstman), à la fois toujours un peu à côté de ses pompes et étrangement équilibré, apportant une touche d’émotion et de chaos parfaitement dosée.
Le sens de la répartie des interprètes enrichit considérablement la dynamique des personnages, notamment Stephanie Koenig dans le rôle d’une enseignante incrédule, Enrico Colantoni en directeur blasé, et Sean Patton en professeur d’éducation physique conspirationniste. La série frappe toujours juste en révélant l’absurdité intrinsèque de situations quotidiennes.
Sans provoquer des éclats de rire tonitruants, elle parvient à créer des personnages profondément attachants et offre une expérience de visionnement toujours plaisante. On ne peut qu’espérer une troisième saison.
INFOS | Les dix épisodes de la saison 2 « English Teacher » sont disponibles en anglais,
et dans un bon doublage français, sur Disney+.
English Teacher, saison 2 (Bande-annonce originale)

