Situé dans la ville de Londres, peu après la fin de la Première Guerre mondiale, ce nouveau roman de Sarah Waters explore la vie de femmes confrontées à la disparition puis au retour de la population masculine ainsi qu’à l’éclatement des classes sociales.
En effet, ces dernières deviennent soudainement perméables, et amènent des confrontations et des remises en question dans la petite bourgeoisie imprégnée de l’époque victorienne.
Madame Wray émerge du dernier conflit mondial avec un époux et un fils en moins. Il ne lui reste que sa fille, âgée de 27 ans, qui semble peu encline à se ranger dans un éventuel rôle d’épouse.
Confrontées à une bourse aux cordons de plus en plus serrés, les deux femmes prennent des logeurs : en l’occurrence, un couple composé de Lilian et Leonard Barber. La présence de ces deux êtres issus de la classe moyenne est un déplaisir évident pour les deux femmes, mais ce sentiment fait progressivement place à une certaine fascination, en particulier du côté de Frances qui éprouve un désir grandissant pour Lilian auquel il s’avère éventuellement difficile de résister. De son côté, Lilian ne vit pas vraiment un conte de fées avec Leonard!
Cette relation connaît un dénouement surprenant, au parfum criminel, qui a suscité des réactions souvent diamétralement opposées chez les lecteurs. Le roman fut salué par la critique pour la finesse de son analyse et de ses descriptions et constituera peut-être une quatrième nomination de l’auteure au célèbre Booker Price.
The paying guests / Sarah Waters. Toronto : McClelland & Stewart, 2014. 566p.
