Les dirigeants de 17 pays de l’UE, dont France, Allemagne, Espagne et Italie, ont interpellé jeudi dans une lettre commune les chefs des institutions européennes et de l’ONU sur la nécessité de faire respecter les droits des personnes LGBTI+, après l’adoption d’une loi controversée par le Parlement hongrois.
Le courrier, diffusé sur les réseaux sociaux, est signé par seize dirigeants mais un 17e, le Premier ministre autrichien Sebastian Kurz, s’est ensuite rallié au groupe, selon l’un des dirigeants.
Sans mentionner la Hongrie – membre de l’Union européenne – ni son Premier ministre Viktor Orban, la lettre déplore des « menaces contre les droits fondamentaux et en particulier le principe de non-discrimination en raison de l’orientation sexuelle » et rappelle l’« attachement à nos valeurs fondamentales communes, consacrées par l’article 2 du traité de l’UE ».
« Nous devons continuer à lutter contre les discriminations envers la communauté LGBTI en réaffirmant notre défense de leurs droits fondamentaux. Le respect et la tolérance sont au coeur du projet européen », poursuit le texte.
Il a été publié quelques heures avant un sommet européen à Bruxelles où ce sujet devrait s’inviter à la table des discussions.
La lettre, adressée aux chefs de l’UE Charles Michel (président du Conseil européen, représentant les 27) et Ursula von der Leyen (Commission) ainsi qu’au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, fait suite à une déclaration similaire publiée mardi à l’initiative de la Belgique, à l’occasion d’une réunion des ministres des Affaires européennes des 27 à Luxembourg.
Cette déclaration exprimait la « profonde inquiétude quant à l’adoption, par le Parlement hongrois, d’amendements discriminatoires à l’égard des personnes LGBTQI et violant le droit à la liberté d’expression sous prétexte de protéger les enfants ». Elle a été soutenue par 17 capitales au total, selon un dernier décompte mercredi soir.
Les signataires du courrier de jeudi sont les dirigeants des pays suivants : Belgique, Danemark, Allemagne, Estonie, Irlande, Grèce, Espagne, France, Italie, Chypre, Lettonie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Finlande et Suède.
Il manque le Premier ministre autrichien mais son homologue luxembourgeois Xavier Bettel a affirmé sur Twitter que Sebastian Kurz «nous a également rejoints ce matin avec sa signature».
La loi hongroise prévoit que « la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans».
Le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto a rejeté mardi les critiques européennes et dénoncé des « fake news ». Il a affirmé que cette loi « n’était dirigée contre aucune communauté en Hongrie, (mais) seulement contre les pédophiles ».