La grande marche de sensibilisation contre l’homophobie et la transphobie s’est déroulée le 21 mai à Trois-Rivières sous un soleil radieux. Plus de 200 personnes y ont participé. Le cortège s’est réuni au parc Champlain avant de défiler dans les rues du centre-ville.
Après trois ans d’absence vu la pandémie, le Groupe régional d’intervention sociale (le GRIS Mauricie–Centre-du-Québec) était fier de pouvoir réunir à nouveau la population de la diversité et leurs alliés à la cinquième édition de cette activité.
Des kiosques d’organismes de la communauté LGBTQ+ étaient présents depuis midi pour transmettre de l’information et échanger avec les gens. C’est donc à partir du Parc Champlain du Centre-ville de Trois-Rivières qu’a débutée cette marche de 2,5 km où les marcheurs circulaient à travers les rues bordées de commerces et de citoyens dont beaucoup sont sortis sur leur balcon pour démontrer leur soutien à la cause. Ce qui a immensément touchés les marcheurs d’ailleurs. « C’était vraiment émouvant de voir et d’entendre les résidents nous saluer au passage et nous dire qu’ils étaient avec nous » relate une marcheuse. Le tout s’est donc déroulé de façon pacifique avec un DJ laissant résonner sa musique pour égayer et rythmer le pas!
Les mobilisations citoyennes sont très importantes. Le GRIS constate au quotidien qu’il y a encore des préjugés, en particulier chez les jeunes dans les écoles et dans les résidences pour personnes âgées.
La marche s’est terminée par un pique-nique convivial au Parc Champlain où des représentants de divers organismes communautaires rencontraient les marcheurs pour offrir de l’information sur leurs différents services pouvant venir en aide à la communauté LGBTQ+. Des hot-dogs et breuvages étaient offerts gratuitement, une piste de danse avec DJ ainsi qu’un espace jeu permettaient à tout un chacun d’échanger, partager leur histoire et passer un précieux moment d’inclusion!
Même si nous observons que la société progresse, le président du conseil d’administration du GRIS Mauricie/Centre-du-Québec, Louis Rémi Laplante est conscient que le travail est loin d’être terminé. «Nous avons pu observer de grand progrès, mais certains événements demeurent préoccupants et nous voyons beaucoup d’aînés retourner dans le placard lorsqu’ils ou elles intègrent une résidence» déclarait ce dernier, lors de la marche. Il rappelait également que les intervenants font encore face à des préjugés lors d’interventions dans les écoles. « Lorsqu’on sort du modèle traditionnel de la famille hétéronormative et qu’on fait face à de nouveaux modèles, il y a des questions qui surviennent», déclare Louis Rémi Laplante. «Souvent, les questions proviennent de préjugés. Alors au GRIS, avec nos intervenants, on tente de déconstruire ces préjugés. Notre mission est vraiment de briser les préjugés et la marche est donc encore d’actualité en 2023.»
Amnistie internationale était également présente sur les lieux pour rappeler aux gens que les communautés LGBTQ+ à travers le monde ne bénéficient pas toutes des mêmes droits.
Un récent sondage Léger, commandé par la fondation Émergence, démontrait d’ailleurs que 42 % de la population du Québec est indifférente à la cause des communautés LGBTQ+. Tandis que 23 % de la population soutient activement la cause et que 29 % de la population y est sympathique mais ne souhaite pas s’afficher publiquement.