Samedi, 12 octobre 2024
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    La Fierté de Québec fête l’histoire et la liberté

    Quand l’Alliance Arc-en-Ciel de Québec a organisé les célébrations de la Fierté à Québec pour la première fois, en 2004, le mariage entre deux personnes du même sexe n’était pas encore légal à la grandeur du pays. Les personnes transgenres n’étaient pas légalement protégées contre la discrimination. Quant au festival lui-même, plusieurs personnes présentes à l’époque se rappellent d’un festival rassembleur, mais beaucoup plus petit.

    Le 20e édition du festival, tenu à la Place D’Youville et dans le Faubourg Saint-Jean-Baptiste au cours de la fin de semaine de la Fête du Travail, a attiré plusieurs milliers de personnes – des personnes de la place et des touristes, des couples gaies et lesbiennes et des groupes d’ami.e.s queers et non binaires, des curieux et des allié.e.s.

    Durant le week-end, Fugues n’a pas croisé personne ayant connu la première Fierté de Québec, mais plusieurs habitué.es nous ont partagé leurs réflexions.

    « Même quand j’ai assisté à ma première Fierté il y a sept ou huit ans, c’était beaucoup plus petit, il n’y avait pas de marché [des artisans queers], il n’y avait pas beaucoup d’artisans – c’est tellement beau à voir », a commenté Eden Moura, 24 ans, Tanuki de son nom d’artiste, qui vendait ses créations crochetées au Marché Queer des artisans du dimanche après-midi, une tradition du festival depuis 2019.

    « À une certaine époque, il y avait plusieurs bars gais et des bars lesbiennes, des choses qui n’existent plus vraiment maintenant, mais il n’y avait pas vraiment des espaces [queers] inclusifs pour tout le monde », se rappelle Lux Aeterna, fondateur du Collectif Ramen, poète et artiste de performance dans la quarantaine qui a préféré être identifié par son nom d’artiste. « J’aurais aimé avoir ce genre d’espaces, j’aurais simplement aimé avoir le vocabulaire pour parler de qui j’étais. « Face à la célébration annuelle de créativité queer que le marché est devenu », Lux ressent « un grand sentiment de gratitude.»

    « Mon bébé grandit et j’en suis fier! » a lancé Olivier Poulin, directeur général de l’Alliance Arc-en-Ciel de 2008 à 2015 (et ancien collaborateur de Fugues à Québec), venu à la Place D’Youville comme festivalier.

    Le festival se veut inclusif, familial et multigénérationnel. « On essaie toujours d’avoir des activités variées, pour les familles, pour les personnes dans le quartier … et de garder la même essence », a commenté Sara Gagné Somarriba, co-directrice générale de l’Alliance Arc-en-Ciel. Ça s’est traduit par un programme chargé – des soirées festives à La Drague et Le Saint-Matthew dans le Faubourg Saint-Jean-Baptiste et Le Pantoum dans le quartier Saint-Sauveur; des soirées drag et des concerts à la Place D’Youville; plusieurs conférences historiques et littéraires; la Journée Communautaire et le Marché Queer sur la rue Saint-Jean; et une heure du conte drag avec Dory LaDrag, qui a raconté entre autres l’histoire d’un petit ustensile de cuisine qui ne se sentait ni fourchette ni cuillère. Il y avait aussi une « activité d’affirmation de genre » le dimanche après-midi au Palais Montcalm, où des personnes – jeunes pour la plupart – pouvaient essayer de nouveaux vêtements, se faire couper les cheveux, apprendre le fonctionnement des prothèses et même se faire tatouer.

    Sara Gagné Somarriba note que même si le festival a dû faire plus d’attention à la sécurité « avec le climat politique des dernières années », il n’y a eu aucun incident à signaler.

    Marche de solidarité, marche de liberté
    Le clou du festival est demeuré la Marche de la Solidarité. Cette marche n’est pas un défilé; il n’y a pas de délégations politiques ou syndicales ni de commanditaires corporatifs visibles. Les cris de «Black Lives Matter» et «Libérez la Palestine» ont retenti haut et fort dans les rues de Vieux-Québec, aux côtés de «Pride was a Riot!» [La Fierté était une émeute], rappelant les origines protestataires des premières Fiertés.

    «Le plateforme [de la marche de la Solidarité et du micro ouvert qui le suit] est là pour que les gens s’expriment – la seule règle, c’est que ce soit fait dans le respect» a remarqué Johnson Bresnick, secrétaire de l’Alliance Arc-en-Ciel, qui aidait à encadrer la marche.

    L’atmosphère était revendicatrice et joyeuse, et plusieurs drapeaux – des arcs-en-ciel, quelques drapeaux palestiniens et une panoplie de drapeaux colorés représentants de différentes
    identités queers – flottaient dans la brise et autour des épaules des marcheurs.

    «Je me sens tellement libre, comme si je peux être exactement qui je veux», a commenté Katharina Urbschat, résidente de Québec, qui assistait à sa première Fierté avec un drapeau arborant le mot “Paix” en latin.

    Jean-Yves Martin est venu de Saint-Lambert pour être de la fête avec son conjoint, Pierre Poisson. Père de quatre enfants et grand-papa de six, habillé dans un costume de papillon qui attire tous les regards. Il regarde les marcheurs, dont la plupart pourraient être ses enfants, avec une fierté paternelle. «J’adore ça», dit-il. «J’ai élévé mes enfants exactement comme ça, pour être libre.»

    Par Ruby Pratka

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